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Des Suisses ont trouvé ce qui rend le Covid-19 si redoutable

Des Suisses ont trouvé ce qui a rendu le Covid-19 si redoutable

Des chercheurs de l'Université de Berne ont percé l'un des secrets du coronavirus: sa capacité à manipuler les cellules humaines pour se multiplier. Une avancée qui pourrait ouvrir la voie à de nouveaux traitements antiviraux.
04.04.2025, 11:5604.04.2025, 11:56
Bruno Knellwolf / ch media
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Bien que le Covid ait perdu en intensité, il reste une menace pour les personnes vulnérables. Ses mutations constantes réduisent l’efficacité des vaccins et des traitements, imposant des adaptations régulières. Raison pour laquelle la recherche de nouveaux antiviraux est essentielle, explique Evangelos Karousis, biochimiste à l’Université de Berne. Avec son équipe, il vient de publier une étude dans Cell Reports qui pourrait marquer un tournant.

Une protéine qui détourne la machinerie cellulaire

Au cœur de cette découverte: la protéine Nsp1, l’une des premières produites par le virus après l’infection. Son rôle? Forcer la cellule hôte à fabriquer davantage de protéines virales au détriment des siennes.

«Nsp1 agit selon deux mécanismes. Elle inhibe la production de protéines cellulaires et détruit l’ARN messager (ARNm) de la cellule, qui contient les instructions nécessaires à la fabrication des protéines vitales»
Evangelos Karousis

L’étude révèle que Nsp1 doit se fixer aux ribosomes – véritables usines à protéines de la cellule – pour exercer ses effets. Dans le cas du SARS-CoV-2, elle bloque la production de protéines et détruit l’ARNm. En revanche, pour le MERS-CoV, elle ralentit seulement la production des protéines humaines, sans toucher à l’ARNm.

Vers un traitement ciblé contre le virus

Pour mettre au point un antiviral efficace contre les coronavirus, l’objectif est d’empêcher cette interaction.

«Nsp1 se fixe spécifiquement sur les ribosomes pour bloquer la production des protéines cellulaires»
Evangelos Karousis

En neutralisant cette liaison, une molécule pourrait limiter la propagation du virus tout en préservant le fonctionnement normal des cellules humaines.

Une avancée prometteuse, mais en développement

«Pour l’instant, aucune molécule ne s’est révélée efficace contre Nsp1», admet le chercheur. Son équipe a testé deux composés existants, sans succès. La prochaine étape consiste donc à identifier des inhibiteurs capables d’empêcher Nsp1 d’exercer son action. Contrairement aux vaccins, qui préviennent l’infection en ciblant la protéine Spike du virus, cette approche vise un traitement curatif, intervenant une fois l’infection déclarée.

Bien qu’encore au stade fondamental, ces recherches ont mis en lumière l’importance de Nsp1 dans la stratégie des coronavirus et ses similitudes entre différentes souches.

«Le développement d’un médicament basé sur ces résultats prendra plusieurs années»
Evangelos Karousis

Mais cette piste constitue un espoir sérieux pour des antiviraux à large spectre, capables de stopper rapidement une infection. Une avancée clé dans la lutte contre les épidémies futures.

Traduit et adapté de l'allemand par Léon Dietrich

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