Suisse
Bienne

Prédicateurs polémiques: un événement musulman annulé à Bienne

Shoaib Hussein et Ferid Heider étaient invités à Bienne
Shoaib Hussein, connu comme «The Sunnah Guy», et l'imam de Berlin Ferid Heider étaient notamment invités. Image: Capture Meta

Prédicateurs polémiques: un événement musulman annulé en Romandie

La venue de personnalités islamiques controversées a refroidi le Conseil municipal de Bienne, qui a pris la décision d'annuler la manifestation où elles étaient conviées.
29.01.2025, 13:2229.01.2025, 13:32

L'événement controversé «Ramadan together we prepare» organisé par Swiss Muslim Travel samedi à Bienne (BE) n'aura pas lieu. Le Conseil municipal de la cité seelandaise a décidé mercredi d'annuler l'événement «en raison d'une sécurité insuffisamment garantie», après les révélations de Blick dimanche sur la venue de prédicateurs islamiques polémiques.

L'organisation avait loué le Palais des Congrès à CTS SA, une société appartenant à la Ville de Bienne, pour la tenue de ce rassemblement samedi de 14h00 à 21h00. «Après nouvelle analyse de la situation, notamment avec les autorités supérieures de sécurité, il a été convenu que CTS SA résilierait unilatéralement le contrat de location», a annoncé le Conseil municipal dans un communiqué.

La tenue de cette manifestation, dont le but était de préparer les participants au ramadan, était controversée. Blick avait révélé dimanche que des prédicateurs islamiques polémiques devaient s'y exprimer, comme Shoaib Hussein, plus connu sur les réseaux sociaux sous le nom de «The Sunnah Guy», ou l'imam de Berlin Ferid Heider, réputé proche des Frères musulmans, ce qu'il dément.

Parmi les autres prédicateurs controversés, l'Allemand Mohamed Matar ou encore l'imam de Lugano (TI) Samir Radouan Jelassi. Selon un post instagram de Swiss Muslim Travel, organisation qui propose notamment des voyages à La Mecque lors du ramadan, l'événement visait à «se rassembler en tant que communauté pour réfléchir, apprendre et préparer le mois saint» qui s'ouvre le 25 février.

«Une nouvelle analyse de la situation»

Dans un premier temps, la Ville de Bienne ne s'était pas opposée à la tenue de l'événement. Son chancelier Julien Steiner avait toutefois indiqué à Keystone-ATS en début de semaine que la ville «n'est pas satisfaite que cette manifestation ait lieu à Bienne».

Steiner avait rappelé que, la CTS SA étant une entité neutre, «tout le monde peut a priori (lui) louer une salle». Il avait aussi indiqué que les événements ayant des motivations idéologiques ou politiques sont contrôlés par les autorités de sécurité. Or celles-ci n'avaient pas émis d'objection sur le plan sécuritaire en lien avec l'événement de Swiss Muslim Travel, selon le chancelier.

Ce dernier avait aussi indiqué que des mesures de sécurité avaient été prises par les instances compétentes de la Confédération et du canton de Berne. Le rassemblement devait aussi «faire l'objet d'un suivi attentif» et une plainte pénale aurait été déposée contre les organisateurs «en cas d'infraction aux lois en vigueur».

De leur côté, les organisateurs étaient tenus de mettre en place un service d'ordre, avait encore précisé Steiner.

«Mise en danger» de la tolérance

La Ville explique sa volte-face par «une nouvelle analyse de la situation», sans mentionner d'éléments concrets. Le Conseil municipal indique dans le communiqué que les droits fondamentaux de réunion et d'expression doivent être protégés, «sans l'être au détriment de la sécurité».

L'organe exécutif estime que la population musulmane de Bienne, une ville «riche par sa diversité», fait intégralement partie et contribue pleinement au développement de la cité seelandaise. Il dit en revanche ne pas vouloir que «la tolérance qui règne à Bienne soit abusée et mise en danger».

A cette fin, le gouvernement biennois examine si, à l'avenir, les critères de location des locaux gérés par CTS SA doivent être adaptés, selon le communiqué. (jzs/ats)

La Mecque se dote de taxis volants
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
Avez-vous quelque chose à nous dire ?
Avez-vous une remarque ou avez-vous découvert une erreur ? Vous pouvez nous transmettre votre message via le formulaire.
1 Commentaire
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
1
«Les citoyens n'ont pas à payer pour des manifestants dans l'illégalité»
La facture «à plusieurs dizaines de milliers de francs» promise à l'organisateur de la manif pro-palestinienne du 1er novembre à Sion, est loin de faire l'unanimité. La liberté de manifester pourrait être entravée, estime un éminent juriste. En Valais, les positions varient, pendant qu'à Genève, on réfléchit toujours aux suites à donner aux violences de début octobre.
La douloureuse n’est pas encore parvenue à son destinataire, mais elle s’annonce extrêmement salée. On parle de plusieurs dizaines de milliers de francs. La Conseil d’Etat valaisan a confirmé, vendredi, l’envoi prochain d’une facture à l’organisateur de la manifestation pro-palestinienne non autorisée du 1er novembre à Sion.
L’article