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Surplus de réfugiés ukrainiens: Berne veut mieux encadrer leur accueil

Surplus de réfugiés ukrainiens: Berne veut mieux encadrer leur accueil

L'accueil des réfugiés ukrainiens donne du fil à retordre aux autorités suisses. A partir de lundi, ils seront de nouveau répartis selon la clé habituelle pour soulager les cantons les plus sollicités.
22.04.2022, 15:4122.04.2022, 17:57
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Au début du conflit, les Ukrainiens ont souvent trouvé refuge chez leurs parents ou leurs connaissances. Ils ont alors été attribués au canton de domicile de ces derniers. La clé de répartition habituelle n'a pas toujours été respectée, a rappelé jeudi David Keller, directeur de l'état-major de crise pour l'asile au Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM), devant les médias.

La Suisse romande moins concernée par le surplus

«Certains cantons accueillent jusqu'à deux fois plus de personnes que prévu», a-t-il souligné. Les cantons urbains de Zurich, Berne et Bâle sont particulièrement sollicités. Mais c'est aussi le cas de plus petits cantons comme Appenzell Rhodes-Extérieures, a précisé Gaby Szöllösy, secrétaire générale de la Conférence des directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS).

La Suisse romande est moins concernée, principalement pour des raisons techniques. Les Ukrainiens munis d'un passeport biométrique pouvaient par ailleurs choisir où ils se rendaient au départ, a-t-elle ajouté. Ils ont en quelque sorte contourné le système d'asile. A partir du moment où ils aspirent à des aides étatiques, ils devront toutefois se plier aux règles de répartition.

Familles nucléaires et vulnérables

Les cantons sont prêts à devoir reprendre une partie des réfugiés hébergés par des privés, a poursuivi Gaby Szöllösy. Ils veilleront à créer le moins de séparations possible. Des déceptions ne sont toutefois pas exclues. Dès lundi, les autorités suisses harmoniseront l'accueil des réfugiés pour respecter à nouveau la clé de répartition, proportionnelle à la population.

«Tous les souhaits des réfugiés ne seront pas satisfaits. Nous le savons et le regrettons», a-t-elle reconnu. Il s'agit cependant de se montrer plus juste envers les personnes qui arrivent sans possibilités d'hébergement privé. Des exceptions seront prévues pour les familles et les personnes vulnérables. Un père pourra être hébergé par sa fille, un petit-fils par sa grand-mère ou un mineur non accompagné par son oncle.

Les souhaits des autres groupes, comme les frères et sœurs ou les tantes, ne pourront pas systématiquement être respectés, a expliqué David Keller. Une solution dans un canton voisin pourrait être proposée. Mais aucune promesse ne peut être faite. Les mêmes règles s'appliqueront pour les demandes de changement de canton.

Crise syrienne surpassée

Le retour à une répartition uniformisée des réfugiés a été salué par les cantons. Une prise en charge pour une longue période implique des charges, telles que la scolarisation des enfants, l'aide sociale ou encore les soins, a pointé Gaby Szöllösy:

«Il est important que l'accueil soit assumé solidairement»

La crise actuelle dépasse déjà celle des réfugiés syriens de 2015, a-t-elle encore relevé. «Il est inévitable que certains processus ne fonctionnent pas très bien. Nous essayons d'y remédier.»

Interrogée sur les différentes aides selon les cantons, la secrétaire générale de la CDAS a rappelé qu'il s'agissait d'une volonté politique. «Jusqu'à présent, elles n'ont dérangé personne. Ces différences n'ont pas été thématisées lors de l'accueil des Syriens ou des Afghans.» Même si une volonté politique d'harmonisation devait voir le jour, ce dont elle doute, sa mise en œuvre prendrait du temps.

Apprentissage des langues crucial

Pour les réfugiés, la priorité est avant tout d'apprendre une langue nationale. C'est crucial pour le quotidien, l'école, mais aussi et surtout la recherche d'emploi, a noté Nina Gilgen, co-présidente de la Conférence des délégués cantonaux, régionaux et communaux à l'intégration.

Zurich et les cantons de Suisse centrale cherchent tous des enseignants d'allemand. «Des goulets d'étranglement peuvent survenir. Des solutions innovantes devront être trouvées. Des offres en ligne ou en groupe plus grand pourraient aussi être étudiées.» (ats/jof)

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