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Les CFF peuvent encore vous amender dans ce cas énervant

Les CFF vont continuer de vous amender dans cette situation agaçante

Un compromis entre l'Office fédéral des transports et les entreprises de transports publics devrait être trouvé cet été. D'ici là, le régime de contrôle strict des titres de transport achetés par voie électronique reste en vigueur.
12.02.2024, 07:4312.02.2024, 08:12
Pascal Michel / ch media
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La réglementation est claire. Et elle est appliquée sans pitié. Dans le Tarif 600, la bible des contrôleurs des transports publics suisses, la disposition porte le chiffre 13.2.4.7. On y lit:

«Si un e-ticket a été acheté après le départ de la course et qu'il est valable pour le trajet emprunté, le client doit payer un supplément (...)»

Ce supplément s'élève en général à 70 francs et vise les passagers des trains CFF quand ils achètent leur billet un poil trop tard, soit après le départ du train. Une situation qui met la clientèle en colère, car se faire amender pour avoir acheté son billet une ou deux minutes trop tard est très agaçant. En effet, le billet a tout de même été acheté. Notons qu'au cas par cas, le contrôleur peut se montrer clément et laisser passer. Mais la situation était en passe d'être clarifiée.

En effet, l'Office fédéral des transports (OFT), qui est récemment intervenu dans le dossier, a exigé plus de souplesse. «Si la confirmation sur le smartphone a lieu peu après le départ en raison d’un délai, cette personne ne doit pas en subir de préjudice», avait dit un porte-parole. Car dans certains cas, cela ne relève plus de la responsabilité des passagers. Par exemple, une mauvaise réception de la téléphonie mobile ne fait pas de quelqu'un un fraudeur.

La Confédération demande un changement

Cette critique claire repose sur une interprétation fondamentalement différente de la situation juridique. Pour la Confédération, le régime de contrôle des billets électroniques n'est pas compatible avec la loi sur le transport de voyageurs. Il serait donc permis de déclencher l'achat du billet juste après le départ.

L'intervention de la Confédération a donné lieu à une première discussion entre l'OFT et les représentants du secteur des transports publics. Celle-ci a eu lieu le 17 janvier.

Des changements en vue

«Le sujet était les exigences de supplément pour les billets électroniques achetés après le départ et l'interprétation des directives légales», confirme Susanna Wittwer, porte-parole d'Alliance Swisspass. Il a été convenu de mettre en place un groupe de travail commun.

«Celui-ci a reçu pour mission – sur la base d'une compréhension commune des dispositions légales et des conditions d'exploitation – d'élaborer, d'ici l'été 2024, des variantes possibles qui tiennent compte de la diffusion croissante de l'achat de billets via des appareils mobiles et qui soient compréhensibles et pratiques pour les voyageurs.»
Susanna Wittwer

D'ici là, les clients des transports publics doivent continuer à faire preuve de vigilance lors de l'achat de billets. En effet, la porte-parole d'Alliance Swisspass explique:

«Jusqu'à ce qu'une nouvelle solution pratique soit mise en œuvre, la réglementation actuelle s'applique conformément aux dispositions tarifaires: les passagers doivent être en possession d'un billet valable au moment du départ effectif.»

Les pertes se chiffrent en millions

Ueli Stückelberger, directeur de l'Union des transports publics (UTP), explique à quoi pourrait ressembler ce compromis:

«Introduire une tolérance de deux minutes pour les trams et les bus dans les villes n'a pas de sens, ils peuvent tout de suite arrêter de les contrôler. En revanche, une tolérance plus élevée est peut-être nécessaire dans les trains. De telles règles échelonnées sont actuellement en discussion.»
Ueli Stückelberger

On estime que les entreprises de transport suisses perdent chaque année 60 millions de francs à cause des fraudeurs. Il est donc compréhensible que les entreprises, déjà malmenées depuis le Covid-19, contre-attaquent en mettant en place des contrôles stricts.

Les billets électroniques sont au centre de l'attention, car ils incitent à attendre de voir si le personnel de contrôle se présente pour acheter au dernier moment un sésame. Les tricheurs pensent qu'il est toujours possible d'acheter un billet à la dernière minute. C'est pourquoi la communauté de transport zurichoise (ZVV) signale, depuis quelques mois, à l'aide d'autocollants jaunes sur les trams et les bus, que les e-tickets doivent être achetés avant de monter dans le véhicule.

Le e-ticket n'est pas qu'un problème

La généralisation des billets électroniques et des solutions de check-in/check-out comme «Easyride» n'est pas seulement une malédiction pour le secteur. Elle ouvre également de nouvelles possibilités dans la lutte contre les fraudes. Le développeur d'Easyride, la société bernoise Fairtiq, promet par exemple de «garantir les recettes et de réduire les comportements frauduleux à long terme». L'entreprise est même convaincue que plus les clients utilisent Easyride, moins les entreprises de transport perdent d'argent à cause de la fraude.

Daniel Fankhauser, ancien responsable du service de lutte contre la fraude des CFF et qui travaille désormais chez Fairtiq, souligne lui aussi dans un article de blog les nouvelles possibilités technologiques:

«L'un des principaux avantages de notre application réside dans le taux de contrôle de 100%. Le contrôle classique des billets ne peut toujours représenter qu'un instantané. En revanche, avec nous, c'est l'ensemble du comportement de voyage qui est pris en compte. Il est ainsi possible de détecter de manière proactive les comportements suspects.»

Ainsi, l'application affiche toujours une horloge en marche afin de voir immédiatement si un billet valable est présenté et si l'enregistrement a été effectué à l'heure correcte. Il ne reste plus qu'à définir à partir de combien de secondes ou de minutes le personnel de contrôle doit faire preuve de tolérance - et quand il doit recourir à l'amende.

(Traduit et adapté par Chiara Lecca)

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