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CFF: l'augmentation des prix des billets est un «gâchis total»

SBB Karin Keller Sutter
Si les prix des billets CFF augmentent, c'est bien de la faute de la ministre des Finances, Karin Keller-Sutter, selon la jeunesse du parti socialiste suisse.image: keystone/watson

Les transports publics vont coûter plus cher et ça énerve

L'augmentation du prix des billets et des abonnements de transports publics a provoqué un tollé sur le plan politique. Pour la gauche, ce n'est pas le bon moment: la Confédération renfloue les banques à coups de milliards. Du côté du PLR, on souhaite éviter que la situation ne ressemble à celle de nos voisins européens.
06.04.2023, 12:0109.04.2023, 10:31
Kilian Marti
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Pour la première fois depuis 2016, les prix des transports publics vont augmenter à partir du 10 décembre. On parle d'une hausse d'en moyenne 4,3%. Un coup de massue et surtout un coup dur pour le porte-monnaie.

Cette augmentation ne touche pas tout le monde de la même manière. Les voyageurs de 2e classe devront particulièrement mettre la main au portefeuille. Ceux de 1ère classe, en revanche, seront plus souvent épargnés.

En 2e classe, il faut s'attendre à une hausse de 4,8% et en 1ère classe de 1,9%. L'organisation sectorielle des transports publics, Alliance Swisspass, est responsable de ce renchérissement.

«Nous nous attendions à des réactions négatives. Mais la décision a été prise en connaissance de cause»
Thomas Amman, porte-parole d'Alliance Swiss.watson

«Un signal clair de la Confédération et des cantons»

L'objectif d'une tarification différenciée est de rendre la 1ère classe plus abordable pour un plus grand nombre de personnes et donc de libérer de la place en 2e classe, détaille Thomas Ammann. La vente de billets en 1ère classe est en berne depuis des années. «L'écart entre les classes sera réduit, mais en comparaison internationale, il restera encore important.»

La solution la plus simple ne serait-elle pas d'ajouter davantage de wagons de 2e classe? «C'est aux entreprises de transport de décider, nous n'influençons que la tarification», répond Thomas Ammann.

Blick in die 1. Klasse im ersten rundum erneuerten IC2000-Intercity-Zug, praesentiert von der SBB am Donnerstag, 31. Januar 2019 in Olten. Einige der IC2000-Zuege der SBB sind seit 20 Jahren im Einsat ...
En 1ère classe, le prix des billets augmentera moins qu'en 2e classe.image: KEYSTONE

Selon Thomas Ammann, il y a plusieurs raisons pour lesquelles les prix augmentent en 2023:

  • D'une part, l'offre des transports publics s'est développée ces dernières années.
  • D'autre part, des véhicules plus modernes ont été achetés.
  • Et le renchérissement de ces dernières années a également été ressenti par les entreprises de transport.

Mais la raison principale se cache ailleurs. «Actuellement, 50% de l'offre de transports publics est financée par les contribuables», lance Thomas Ammann. Si les prix restaient inchangés, cette part devrait augmenter pour compenser la hausse des coûts.

«La Confédération et les cantons nous ont clairement fait savoir qu'ils devaient faire des économies. Nous n'avions donc pas d'autre choix que de réduire l'offre ou de générer des recettes supplémentaires en adaptant les prix.»
Thomas Amman, porte-parole d'Alliance Swiss.watson

Selon Thomas Amman, de nombreuses personnes ne réalisent ce que leur apporte l'infrastructure des transports publics suisses que lorsqu'elles se rendent à l'étranger. Tant le décalage avec l'offre locale est parfois considérable.

«Pas le choix»

Christian Wasserfallen, FDP-BE, spricht ueber Kernkraft, an der Fruehjahrssession der Eidgenoessischen Raete, am Mittwoch, 8. Maerz 2023 im Nationalrat in Bern. (KEYSTONE/Alessandro della Valle)
Le conseiller national PLR Christian Wasserfallen préfère payer plus cher pour un service de bonne qualité.image: keystone

Sur ce point, le conseiller national PLR bernois Christian Wasserfallen se range du côté de Thomas Amman: «Nous préférons payer un peu plus pour les transports publics au niveau individuel que d'avoir soudain des conditions semblables aux Allemands». Dans ce pays, les entreprises de transport n'ont pas assez de moyens, ce qui conduit à un service de mauvaise qualité et à une infrastructure en piteux état.

Plus d'informations à ce sujet:

Christian Wasserfallen a confié à watson qu'il comprenait les inquiétudes concernant les augmentations de prix - notamment parce que celles-ci sont différentes d'une classe à l'autre: «Tout le monde veut une offre de transports publics encore plus développée, mais les gens ne veulent pas payer plus pour cela».

Pour le conseiller national, il n'y a pas d'autre solution que d'adapter les prix:

«Il aurait probablement été préférable d'augmenter un peu les tarifs chaque année plutôt que d'augmenter autant d'un coup»
Christian Wasserfallen, conseiller national PLR bernois.watson

Mais la Confédération et les cantons ne peuvent pas, à eux seuls, mettre toujours plus d'argent à disposition. «Les CFF doivent déjà recevoir une injection financière de plusieurs milliards de la part de la Confédération parce qu'ils sont financièrement instables. Des adaptations de prix pour un financement accru des usagers sont malheureusement nécessaires.»

Trouver l'argent ailleurs

Le conseiller national des Verts lucernois Michael Töngi ne comprend pas cette politique. «Suivre le renchérissement est logique, mais retirer de l'argent du secteur public est problématique». De plus, les adaptations de prix sont un «mauvais message» pour tous les passagers de 2e classe.

Michael Töngi
Le conseiller national des Verts lucernois Michael Töngi.

Michael Töngi craint que des lignes soient supprimées ou amoindries. Même son de cloche pour Nicola Siegrist, président de la jeunesse du parti socialiste (JS Suisse) et membre de la présidence du PS. «La logique d'un autofinancement aussi élevé que possible dans les transports publics n'est pas le chemin à suivre», affirme-t-il à watson.

Le socialiste trouve que l'augmentation des prix est un «gâchis total». Il rend le programme d'économies de la Confédération responsable de ces ajustements. «Ces adaptations sont la conséquence directe de la politique financière restrictive de la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter», lance-t-il.

«Le pouvoir d'achat de la population diminue, l'attractivité des transports publics en souffre et, en même temps, on préfère jeter 259 milliards de francs aux banques»
Nicola Siegrist, président de la jeunesse du parti socialistewatson

Interrogé par watson, le Département fédéral des finances (DFF) écrit à ce sujet: «Les mesures tarifaires relèvent de la compétence des entreprises de transport, nous ne les commentons pas

Voici comment les voleurs des bornes CFF opèrent
Video: watson
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