Pour la première fois depuis 2016, les prix des transports publics vont augmenter à partir du 10 décembre. On parle d'une hausse d'en moyenne 4,3%. Un coup de massue et surtout un coup dur pour le porte-monnaie.
Cette augmentation ne touche pas tout le monde de la même manière. Les voyageurs de 2e classe devront particulièrement mettre la main au portefeuille. Ceux de 1ère classe, en revanche, seront plus souvent épargnés.
En 2e classe, il faut s'attendre à une hausse de 4,8% et en 1ère classe de 1,9%. L'organisation sectorielle des transports publics, Alliance Swisspass, est responsable de ce renchérissement.
L'objectif d'une tarification différenciée est de rendre la 1ère classe plus abordable pour un plus grand nombre de personnes et donc de libérer de la place en 2e classe, détaille Thomas Ammann. La vente de billets en 1ère classe est en berne depuis des années. «L'écart entre les classes sera réduit, mais en comparaison internationale, il restera encore important.»
La solution la plus simple ne serait-elle pas d'ajouter davantage de wagons de 2e classe? «C'est aux entreprises de transport de décider, nous n'influençons que la tarification», répond Thomas Ammann.
Selon Thomas Ammann, il y a plusieurs raisons pour lesquelles les prix augmentent en 2023:
Mais la raison principale se cache ailleurs. «Actuellement, 50% de l'offre de transports publics est financée par les contribuables», lance Thomas Ammann. Si les prix restaient inchangés, cette part devrait augmenter pour compenser la hausse des coûts.
Selon Thomas Amman, de nombreuses personnes ne réalisent ce que leur apporte l'infrastructure des transports publics suisses que lorsqu'elles se rendent à l'étranger. Tant le décalage avec l'offre locale est parfois considérable.
Sur ce point, le conseiller national PLR bernois Christian Wasserfallen se range du côté de Thomas Amman: «Nous préférons payer un peu plus pour les transports publics au niveau individuel que d'avoir soudain des conditions semblables aux Allemands». Dans ce pays, les entreprises de transport n'ont pas assez de moyens, ce qui conduit à un service de mauvaise qualité et à une infrastructure en piteux état.
Christian Wasserfallen a confié à watson qu'il comprenait les inquiétudes concernant les augmentations de prix - notamment parce que celles-ci sont différentes d'une classe à l'autre: «Tout le monde veut une offre de transports publics encore plus développée, mais les gens ne veulent pas payer plus pour cela».
Pour le conseiller national, il n'y a pas d'autre solution que d'adapter les prix:
Mais la Confédération et les cantons ne peuvent pas, à eux seuls, mettre toujours plus d'argent à disposition. «Les CFF doivent déjà recevoir une injection financière de plusieurs milliards de la part de la Confédération parce qu'ils sont financièrement instables. Des adaptations de prix pour un financement accru des usagers sont malheureusement nécessaires.»
Le conseiller national des Verts lucernois Michael Töngi ne comprend pas cette politique. «Suivre le renchérissement est logique, mais retirer de l'argent du secteur public est problématique». De plus, les adaptations de prix sont un «mauvais message» pour tous les passagers de 2e classe.
Michael Töngi craint que des lignes soient supprimées ou amoindries. Même son de cloche pour Nicola Siegrist, président de la jeunesse du parti socialiste (JS Suisse) et membre de la présidence du PS. «La logique d'un autofinancement aussi élevé que possible dans les transports publics n'est pas le chemin à suivre», affirme-t-il à watson.
Le socialiste trouve que l'augmentation des prix est un «gâchis total». Il rend le programme d'économies de la Confédération responsable de ces ajustements. «Ces adaptations sont la conséquence directe de la politique financière restrictive de la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter», lance-t-il.
Interrogé par watson, le Département fédéral des finances (DFF) écrit à ce sujet: «Les mesures tarifaires relèvent de la compétence des entreprises de transport, nous ne les commentons pas.»