Les CFF veulent prendre une décision qui ne va pas plaire à tout le monde: supprimer la carte multicourses. Ce changement toucherait en premier lieu ceux qui n'ont pas de téléphone portable, à savoir les enfants et certaines personnes âgées.
C'est pourtant ce qui risque de se produire si les CFF et les autres compagnies de transports publics obtiennent gain de cause. Car les cartes multicourses virtuelles, qui existent déjà dans certaines régions, nécessitent un téléphone portable.
«Tant qu'il n'y a pas d'autres solutions pour les enfants et les personnes qui n'utilisent pas le numérique, ce n'est pas acceptable», assure Sara Stalder. Selon la directrice de la Fondation pour la protection des consommateurs (SKS), «les transports publics doivent être là pour tous.»
Les réserves de la SKS à l'égard de la numérisation dans les transports publics sont nombreuses. Pas plus tard que lundi dernier, l'organisation a exigé du secteur des transports publics, en collaboration avec Caritas, la CITraP, la FARES et l'ATE, que «le développement numérique des tarifs et des billets» soit «garanti pour toutes les personnes en Suisse», et ce, «avec des indications de prix transparentes et compréhensibles.»
C'est K-Tipp qui a le premier révélé la suppression de la carte multicourses mercredi. Selon les recherches du magazine, la fin des cartes de pointage devrait se dérouler comme suit: à partir de décembre prochain, toutes les cartes de pointage vendues devraient avoir comme date d'expiration fixe le 13 février 2025. En d'autres termes, les cartes multicourses ne seront plus obligatoirement valables pendant un an comme aujourd'hui, mais seulement pendant quelques mois ou semaines.
Selon l'enquête de K-Tipp, certaines entreprises de transport vont toutefois arrêter la vente de cartes multicourses plus tôt.
Les CFF et consorts justifient la suppression de ces cartes par le fait qu'il ne vaut plus la peine de les proposer. Mais cela ne semble être que la moitié de la vérité. En effet, plus de 6,3 millions de cartes de pointage ont encore été vendues l'année dernière, comme l'écrit K-Tipp en se référant aux chiffres des communautés de transport.
L'organisation Alliance Swisspass rétorque:
Mais la question reste ouverte de savoir comment les enfants et les jeunes ou les personnes sans téléphone portable - parmi lesquelles se trouvent, selon les statistiques, de nombreux seniors – pourront à l'avenir prendre le train, le tram et le bus ou encore le car postal.
Aujourd'hui, les enfants à partir de 6 ans peuvent poinçonner eux-mêmes lorsqu'ils prennent seuls les transports publics. A l'avenir, cela ne sera plus possible. Ou alors seulement s'ils ont leur propre téléphone portable.
(Traduit et adapté par Chiara Lecca)