Les 60es Journées de Soleure, qui auront enregistré près de 65 000 entrées en une semaine, bouclent mercredi soir.
Pour au moins la deuxième année consécutive, le Prix de Soleure, assorti de 60 000 francs, est décerné à un documentaire. Dans Immortals de Maja Tschumi, son 2e documentaire, Milo, une jeune féministe, s'habille en homme pour se déplacer plus librement dans Bagdad.
Un jeune cinéaste découvre, lui, le pouvoir de sa caméra dans la lutte contre le régime. Le documentaire capte l'ambiance après les manifestations irakiennes de 2019 et 2020, au lendemain de la révolution de 2019.
Sur la place Tahrir à Bagdad, un avenir plein d'espoir semblait à portée de main. Mais aujourd'hui – le film a été tourné pendant un an entre 2022 et 2023 – il n'y a presque plus rien à voir. Milo a payé un lourd tribut pour sa participation aux manifestations. Sa famille a brûlé son passeport.
Le documentaire Quir de Nicola Bellucci reçoit le Prix du public ainsi que 20 000 francs. Il dresse le portrait de Massimo et Gino, un couple depuis quarante-deux ans, peut-être le couple gay le plus ancien d'Italie.
Ils tiennent un magasin pas comme les autres à Palarme, appelé Quir. Leur petite boutique de maroquinerie est devenue un lieu de rencontre important de la scène LGBTQI+ locale. Les gens y discutent de leurs histoires d'amour ou cherchent des conseils. Ils se battent pour être acceptés en Sicile, bastion de la culture patriarcale.
Nicola Belluci, 62 ans, est un réalisateur italien, qui s'est installé à Bâle à la fin des années 90. Un de ses films Grozny Blues (2015), avait été sélectionné par le Festival du film documentaire Visions du Réel à Nyon.
Un seul film romand concourait dans la catégorie reine, le Prix de Soleure: Hôtel Silence de la Genevoise Léa Pool. Il en est aller de même pour le Prix du public avec Road's End In Taiwan (Sur les Chemins de Taïwan) d'une autre Genevoise, Maria Nicollier.
Le prix du meilleur court-métrage et 10 000 francs sont décernés à Nikola Ilic, un cinéaste serbe de 47 ans, établi en Suisse et souvent récompensé, pour Exit Through The Cuckoo's Nest (Sortie par le nid de coucou). Ce court-métrage documentaire essayiste et personnel raconte l'histoire d'un soldat qui n'a jamais voulu en être un.
Sa décision de ne jamais appuyer sur la gâchette l'a conduit à la résistance et finalement à la prison militaire. Sous le prétexte d'une maladie mentale, il quitte le front et retourne à Belgrade (Serbie) le jour où l'Otan commence à bombarder le pays.
Le prix du meilleur film d'animation et 10 000 francs sont attribués à Storytelling (Raconter des histoires) de Nils Hedinger, un cinéaste bernois de 39 ans. Avec humour, ce film présente une traversée de l'histoire de l'humanité.
La 60e édition de Soleure boucle sur une fréquentation en hausse. La production alémanique et les documentaires ont prédominé lors de cette édition anniversaire, qui s'est articulée autour de thèmes comme l'héritage et les biopics.
La manifestation a consacré son programme spécial aux productions culturelles, liées à l’Arc jurassien, en collaborant pour la première fois avec le Musée des Beax-Arts de Soleure.
La prochaine édition des Journées est prévue du 21 au 28 janvier 2026. (sda/ats)