Les autorités neuchâtelois ont révélé vendredi les 52 nouvelles mesures pour préserver le climat. Lesquelles s'élèveront à un coût total de 55 millions de francs sur la période 2022-2027. Un crédit complémentaire de 22,1 millions est demandé pour assurer ce financement.
Selon Laurent Favre, le refus de la loi fédérale CO2 en juin 2021 a montré la nécessité de faire des propositions qui soient acceptées.
Le canton veut «donner une impulsion forte et immédiate à l’action climatique dans le canton, dans les domaines de l’énergie, du bâtiment, de la mobilité, de l’industrie, de l’agriculture, de la sylviculture et de l’aménagement du territoire», a expliqué Laurent Favre.
Quand on sait que le secteur énergie représente les 80-85% des émissions de CO2, il est important de prévoir des mesures dans ce domaine, a ajouté le conseiller d'Etat. Par rapport à l'an 2000, la consommation d'énergie finale devrait reculer de 50% d'ici à 2050 et même de 60% par habitant.
La production d'énergies renouvelables devrait augmenter de 500%. Cela va dépendre aussi «de la réalisation du potentiel éolien», a expliqué le chef du Département du développement territorial et de l'environnement.
Les 52 nouvelles mesures sont réparties sur deux volets:
Cinq mesures sont transversales aux deux volets de la stratégie cantonale.
L'avant-projet sur le plan climat, mis en consultation au printemps 2021, avait suscité 65 prises de position avec 66% d'avis favorables, a expliqué Ana Gonseth, coordinatrice cantonale du développement durable. La consultation avait rencontré 20% de positions mitigées - notamment dans la réduction des gaz à effet de serre - et 14% de positions défavorables.
Les Verts, le POP et la Grève du climat avaient estimé que l'avant-projet du plan était largement «insuffisant» et que la neutralité carbone devrait être atteinte en 2030. Ils déploraient l'absence de mesures contraignantes et le principe de compensation extraterritoriale. A l'issue de la consultation, le canton propose trois nouvelles mesures:
La création d'un Conseil consultatif pour le climat et un post de délégué au développement durable assureront la gouvernance de ces mesures.
Le coût total du plan se monte à près de 55 millions de francs pour 2022 à 2027, dont 33 millions ont déjà fait l’objet d’une décision de financement. D'où un crédit d'engagement complémentaire de 22,1 millions de francs.
Les bénéfices extraordinaires de la BNS versés au canton seront théorisés pour alimenter cette réserve. Le crédit d'engagement devra être voté d'ici à l'été par le Grand Conseil. Une majorité de trois cinquièmes des députés sera nécessaire pour qu'il soit approuvé.
Les Verts et le Parti socialiste (PSN) ont déjà réagi en disant que le plan climat n'est pas assez ambitieux. Pour le parti écologiste, le financement est «anémique». Le crédit de 22.1 millions de francs, dont seulement 10 millions sont destinés à réduire les gaz à effet de serre, est «dérisoire pour protéger le climat et conduire le canton vers la neutralité carbone».
Le PSN déplore que les enjeux sociaux de la transition ne soient presque pas abordés. Le parti aurait voulu que le plan prévoie de rendre les transports publics accessibles à tous, qu'il favorise les reconversions professionnelles et qu'il mette en place «une fiscalité écologique audacieuse, innovante et socialement juste». (ats/arz)