La Suisse ne fait pas assez pour lutter contre la crise climatique. C'est ce qui ressort, en substance, du «Climate Change Performance Index» (CCPI) 2024, présenté ce vendredi dans le cadre de la COP28 à Dubaï. Chaque année, ce classement évalue les efforts menés pour atténuer les effets du réchauffement global par 63 pays considérés comme les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre au monde.
Cette année, la Suisse se classe à la 21e place, en dehors du top 20 et loin du groupe des meilleurs élèves. Ses efforts sont qualifiés de «moyens», un résultat que Greenpeace n'hésite pas à définir «médiocre» dans un communiqué diffusé ce vendredi.
Le Danemark, l'Estonie et les Philippines réalisent le meilleur score, mais le podium de tête n'a pas été attribué: selon le CCPI, «aucun des pays pris en compte ne réalise les efforts nécessaires pour s’aligner sur l’objectif de limiter le réchauffement global à 1,5°C».
L'Iran, les Emirats Arabes Unis et l'Arabie Saoudite obtiennent le score le plus faible.
Par rapport à la dernière édition du classement, la Suisse gagne tout de même une place. L'année dernière, elle en perdait sept. Comment explique-t-on cette mauvaise évaluation?
Notre pays obtient un note moyenne dans la plupart des sous-catégories analysées par les experts du CCPI: les émissions de gaz à effet de serre, les énergies renouvelables et l'utilisation de l'énergie.
Le jugement est plus sévère concernant notre politique climatique, qualifiée de «faible», au même titre que celle menée par la Lituanie, les Philippines ou l'Ouzbékistan. Le CCPI explique:
La Suisse applique une taxe sur le CO2 sur les combustibles de chauffage, poursuivent les experts. D'après eux, «les autres politiques portant sur le prix du carbone, notamment dans le secteur des transports, sont faibles».
Autre circonstance aggravante: dans le secteur de l'énergie, «aucune élimination progressive des combustibles fossiles n'a été annoncée» dans le cadre de l'adoption d'une nouvelle loi sur l'énergie.
Finalement, la Suisse pourrait «contribuer davantage au financement de la lutte contre le changement climatique», estiment les spécialistes du CCPI.
«Le résultat de la Suisse montre clairement que les efforts fournis sont insuffisants et nous classent parmi les cancres sur les questions climatiques», commente Georg Klingler, expert des questions climatiques et énergétiques pour Greenpeace Suisse.
L'organisation climatique estime que la Suisse devrait réduire ses émissions d’au moins 60% sur son territoire d’ici à 2030, au lieu des 34% prévus actuellement. (asi)