On refuse de l'entendre. «Na, na, na, naaaaaaaa», paumes sur les oreilles, moral dans les chaussettes et tête dans le sable. De quoi? Mmmh? Oh, pas grand-chose. Une petite phrase prononcée par le patron de l'OMS en début de semaine. Une petite bombe qui pourrait bien casser l’ambiance en cette période propice aux annonces (plus ou moins aventureuses) de fin de pandémie.
En clair: plus le virus circule, meilleur est le terreau pour qu'un nouveau variant sorte de terre. Sauf que: vous non plus vous n'avez pas lu ou entendu cette phrase. Et c'est normal, puisqu'elle a été noyée dans une déclaration de l'OMS, qui annonçait avec des trompettes que «la fin de la pandémie est plausible». Choisis ton camp, citoyen.
Sauf que tout le monde a fait comme si de rien. Niet. Pas de nouveau variant méchant. Pas question. Pas ça. Pas maintenant.
Un nouveau variant plus «mortel» avant que le Covid ne ferme définitivement boutique? Peut-être. Peut-être pas. Mais les paris épidémiologiques restent ouverts. Et c'est pour cette raison (et cette petite phrase de l'OMS) que tout le monde a tort et que personne n'a raison. Surtout quand on semble entrevoir la fin de quelque chose qui n'en finit pas de continuer. L'OFSP n'a pas le droit de parler d'«euphorie» quand le monde entier s'épuise depuis deux ans dans un marathon sanitaire. Les milieux économiques n'ont pas le droit de réclamer un freedom day alors que le virus envoie encore des gens à l'hôpital. Et nous n'avons pas le droit d'ignorer une potentielle (et énième) lettre grecque sous prétexte qu'on est au bout du rouleau.
Oui, ça va mieux. Oui, Omicron est moins agressif. Oui, on en a tous ras le masque de devoir dégainer un smartphone pour ronger une entrecôte en public. Et, oui, il va bien falloir un jour se coordonner pour sonner la fin de la crise.
C'est pour bientôt. Mais c'est trop tôt.
Comme disait l'autre, «une petite impatience ruine un grand projet».
Courage.💪