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Sirènes Vaud: pourquoi cette fausse alerte est néfaste

Bourde des sirènes en Suisse: une fausse alerte est une alerte de trop
Ce lundi, Vaudois et Valaisans ont été tiré du lit par la peau des fesses par des sirènes qui ont retenti dès 08h00 du matin.images: keystone et canva, montage: watson
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La bourde des sirènes est impardonnable

On pourrait croire que moins les risques sont réels, plus l'erreur est humaine. Or, dans un pays qui va bien, déclencher une alarme pour de faux, comme lundi matin dans les cantons de Vaud et du Valais, renforce un réflexe dévastateur chez les citoyens suisses.
15.07.2024, 16:4915.07.2024, 21:25
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Déjà que les lundis matins n'ont jamais été des sinécures, Vaudois et Valaisans ont été tirés du lit par la peau des fesses, ce 15 juillet. Toutes sirènes dehors, nos autorités ont propagé une panique générale et inédite, pendant une bonne quinzaine de minutes.

Suffisant pour inciter les citoyens à guigner par la fenêtre, rassurer les gamins en vacances, calmer lapins, chiens et chats, se cogner le petit orteil contre la table basse et foncer sur les réseaux sociaux en quête d'indices sur une possible fin du monde, qui aurait choisi la Suisse pour épicentre.

«On va tous mourir
ou pas du coup?»
Une collègue genevoise presque jalouse de l'état d'alerte dans le reste de l'Arc lémanique.

«Il n'y a aucun danger», finira par lâcher la police, assaillie d'appels de citoyens au bord de l'apoplexie. Une fausse alerte. Mais une alerte quand même. Alors que la guerre en Ukraine et les récentes menaces de Vladimir Poutine sur l'Occident ont eu le temps d'envahir l'esprit des plus anxieux d'entre nous, il a fallu se moquer de cette bourde affreusement suisse, histoire de faire redescendre la pression.

Même l'humoriste Blaise Bersinger a dégainé en deux-deux sa tenue de circonstance pour ridiculiser (comme il sait si bien le faire) les pions de la Protection civile.

Une fausse alerte. Mais une alerte quand même. On pourrait croire que moins les risques sont réels, plus l'erreur est humaine. Or, dans un pays qui va bien, déclencher une alarme pour de faux, comme lundi matin dans les cantons de Vaud et du Valais, marquera les esprits pendant de longues années.

L'adjudant Pascal Fontaine, le répondant de la police vaudoise qui a tout fait pour rassurer tout le monde, a eu raison d'évoquer le «bon réflexe». Hélas, ce n'est pas le plus important. Prier les citoyens de télécharger l'application Alertswiss ne suffit pas. A plus forte raison quand cette même application se met à vibrer pour beurre sous l'oreiller, un lundi matin de juillet.

Déjà que les tests de sirènes du premier mercredi de février n'échappent pas aux railleries, la bourde du 15 juillet créera un réflexe fâcheux dans l'esprit des Suisses. Celui de partir du principe que nos autorités sont décidément les Gaston Lagaffe de l'alarme générale. Jusqu’à la catastrophe, la vraie. Et les faux départs qui vont forcément poindre dans plusieurs foyers concernés.

Deux semaines après la dramatique crue du Rhône et dans un contexte géopolitique au bord de la crise de nerfs, une fausse alerte est déjà une alerte de trop. Quand des citoyens ne risquent rien, il n'y a rien de pire que d'induire leur qui-vive en erreur. Surtout si l'on veut les préparer au pire.

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