Chez les Verts, quatre noms circulent pour succéder au démissionnaire Antonio Hodgers, leur seul représentant au Conseil d’Etat genevois. La présidente du parti suisse, Lisa Mazzone, la conseillère nationale Delphine Klopfenstein Broggini, le conseiller national Nicolas Walder et la présidente du parti genevois et maire d’Onex, Maryam Yunus Ebener, sont les personnalités spontanément citées en vue de l’élection complémentaire qui aura lieu en septembre. La bataille s’annonce rude chez les écologistes, puisque seul un nom sur l’ensemble des candidats à la candidature sera retenu.
Ainsi, au terme de douze années de présence au Conseil d’Etat et après trois élections à la suite, Antonio Hodgers, réalisant qu’il n’avait plus le feu sacré, a décidé de partir au milieu de son troisième mandat.
«C’est un peu dommage qu’il s’en aille, car c’est le seul Vert du gouvernement», réagit une militante écologiste genevoise. Elle ajoute:
Mais voilà qu’il se retire en cours de route. La militante Verte enchaîne:
Pour cet ancien Vert passé chez les Verts libéraux, Antonio Hodgers était un «Vert pragmatique», qu’il oppose aux «Verts dogmatiques». Il s’explique son départ «par un phénomène d’usure et peut-être aussi par une cohabitation difficile, au gouvernement, avec son vieil adversaire, un peu coq comme lui, Pierre Maudet».
Ancien professeur de philosophie au collège (gymnase) Rousseau de Genève, Jean Romain garde un bon souvenir de celui qui fut son élève, Antonio Hodgers. Plus tard, quand les deux hommes croisèrent le fer en politique, Antonio Hodgers comme conseiller d’Etat, Jean Romain comme député PLR au Grand Conseil, le premier appelait le second «le prof», «en privé, bien sûr», confie Jean Romain, joint par watson.
Jean Romain n'a que des mots plaisants pour évoquer le collégien Antonio Hodgers:
L'ex-professeur de philosophie enfonce positivement le clou:
Avec Jean Romain, la politique n’est jamais bien loin. «Si la droite part unie, PLR, UDC et Le Centre ensemble, elle gagnera face au candidat ou à la candidate des Verts lors de la complémentaire de septembre. Si elle part divisée, elle perdra», assure-t-il. L’UDC estime que son tour est venu, elle qui a joué le jeu de l’union, si profitable à ses partenaires de droite sauf à elle, lors des dernières élections au Conseil d’Etat, en 2023.
Le Vert libéral interrogé plus haut est assurément de parti-pris, mais il n’accorde «aucune chance» à Lisa Mazzone, Delphine Klopfenstein Broggini et Nicolas Walder, «le trio qui a fait entrer les Verts genevois dans le wokisme». La maire d’Onex et présidente du parti cantonal, Maryam Yunus Ebener, en aurait plus à ses yeux, car, juge-t-il, «elle essaie justement de réparer les dégâts d’image causés au parti par cette mouvance».
La militante Verte citée en début d'article pense au contraire que «Lisa Mazzone ferait une bonne candidate».