La rumeur courait depuis plusieurs jours dans les couloirs du pouvoir genevois: Antonio Hodgers, figure de proue des Verts et chef du Département du territoire, s’apprêtait à quitter le Conseil d’Etat. Une rumeur qui a pris fin ce mercredi à 12h30 quand le magistrat a officiellement annoncé sa démission.
Cette décision a de quoi surprendre. Antonio Hodgers avait été réélu sans accroc en 2023 pour un troisième mandat consécutif de cinq ans. Ce départ en cours de route surprend, car il est le seul représentant des Verts au gouvernement cantonal, depuis l’échec de sa collègue Fabienne Fischer à conserver son siège l’an dernier.
La question de savoir pourquoi était sur toutes les lèvres. Antonio Hodger a levé une partie du voile: il n'a aucun problème de santé, a rassuré le ministre et restera en poste jusqu'au dernier jour. Une élection complémentaire se tiendra en automne.
Il estime avoir accompli l'essentiel des réformes qu'il entendait mener et avoir atteint ses objectifs.
En place depuis 2013, le Vert cite parmi ses réussites le plan climat, le plan d'arborisation, le projet de loi climat, l'assainissement énergétique des bâtiments, la refonte de la loi sur l'eau et le plan biodiversité, certaines dates des deux dernières années.
L'élu refuse de «rester pour rester» et préfère s'en aller. C'est, selon lui, une réflexion qui a pris du temps. Il estime que c'est le plus respectueux pour Genève.
Très ému, il a déclaré avoir «un énorme sentiment de reconnaissance» à l'égard de la ville qui l'a accueilli comme requérant d'asile en 1981, alors qu'il ne parlait pas français, et où il s'est naturalisé en 1990.
L'écologiste souhaite désormais pouvoir donner plus d'attention à sa famille et ses amis.
Le départ d’Hodgers entraîner l’organisation d’une élection partielle, probablement à l’automne, le temps que la machine électorale se mette en marche et que l’été passe. Ce serait la deuxième partielle en trois ans pour le canton, un cas de figure peu fréquent.
Dans ce contexte, les Verts aborderaient ce nouveau scrutin dans une position affaiblie. Leur dynamique est en berne après des déconvenues électorales successives, tant aux cantonales de 2023 qu’aux municipales du printemps 2024. Dans ce contexte, il leur faudra rapidement trouver une ou un candidat solide. Le vivier, murmure-t-on, n’est pas pléthorique. Un conseiller administratif, un député, voire un élu fédéral pourrait être tenté, écrit le journal, mais la concurrence s’annonce rude.
Du PLR à l’UDC en passant par le MCG, les adversaires des Verts genevois sont déjà sur les rangs, bien décidés à profiter d’une brèche ouverte. (max/jah)