Le Collectif jurassien pour la paix à Gaza a déposé mardi une dénonciation pénale auprès du Ministère public de la Confédération (MPC) contre Karin Keller-Sutter, Viola Amherd, Ignazio Cassis et Guy Parmelin. Il souhaite ainsi établir «les complicités éventuelles» de ces quatre conseillers fédéraux dans les crimes perpétrés par Israël à Gaza et en Cisjordanie.
Dans un communiqué diffusé mercredi, le collectif dénonce le mutisme des Etats occidentaux face au massacre de l'armée israélienne à Gaza. Il demande au MPC de retenir la participation des quatre conseillers fédéraux, en qualité de complices, à des crimes contre l'humanité, des crimes de guerre et éventuellement un crime de génocide.
Le collectif souhaite surtout dénoncer les décisions, manquements ou absences de décisions pouvant leur être attribués. Il invite le MPC à investiguer dans différents domaines et à éclaircir des questions telles que:
D'autres questions sont encore soulevées, concernant notamment l'importation en Suisse de produits provenant des colonies illégales en Cisjordanie ou les relations commerciales technologiques et financières entre les deux pays. Les dépositaires de la dénonciation demandent notamment au MPC de déterminer dans quelle mesure la ministre des finances Karin Keller-Suter a laissé les banques suisses travailler, investir et commercer avec Israël.
Le Collectif jurassien pour la paix à Gaza s'inquiète enfin des relations entre le Service de renseignements de la Confédération et son homologue israélien, mais aussi des contacts récents entre les responsables de l'Office fédéral de l'armement (armasuisse) et l'Etat hébreu.
«Notre pays est le seul pays en Europe à n’avoir jamais pris de sanctions contre les colons violents agissant en toute impunité en Cisjordanie. Cette absence de réaction peut naturellement être considérée par Israël comme un acquiescement, voire un feu vert et un soutien moral à la poursuite de cette colonisation», relèvent encore les dépositaires de la dénonciation.
Ces derniers rappellent que la Cour pénale internationale et la Cour internationale de justice disposent de rapports concernant les différentes infractions reprochées à Israël. Ces documents doivent permettre aux autorités suisses d'agir dans le sens de la dénonciation, insistent-ils dans leur communiqué. Le non-respect de cette obligation engage sa responsabilité internationale. (jah/ats)