Le patron de Coop: «Nous avons distancé Migros depuis longtemps»

«Nous avons distancé Migros depuis longtemps», assure le boss de Coop

Depuis des décennies, les deux géants oranges se livrent une compétition acharnée. Mais selon le patron de Coop, Philipp Wyss, son enseigne a aujourd'hui «dépassé la Migros».

Ce sont deux mondes dans lesquels évoluent actuellement les deux plus grands détaillants suisses. Migros veut faire des économies: en février l'entreprise a annoncé des suppressions de postes, jusqu'à 1500 équivalents plein temps. Les premiers employés ont déjà été licenciés.

De l'autre côté, il y a Coop. L'entreprise sera bientôt le plus grand employeur privé de Suisse. Aujourd'hui déjà, Coop compte 96 000 collaborateurs. Son patron, Philipp Wyss, s'est exprimé sur la situation du détaillant dans une interview accordée à Blick.

Prix avantageux

«Aujourd'hui, nous avons des prix absolument compétitifs, même pour les produits de marque. Nous avons aussi 1500 articles dans l'assortiment de la ligne Prix Garantie, que vous ne trouverez pas moins cher ou de meilleure qualité chez Aldi et Lidl.

Cette année, nous développons les lignes à bas prix avec 60 nouveautés. Nous avons aussi augmenté le nombre et le circuit des promotions ces derniers mois, notamment pour la viande ainsi que pour les fruits et légumes, parce que c'est un besoin et que les clients le demandent.»

La concurrence

«Nous avons reconnu très tôt le besoin de petits magasins et sommes aujourd'hui plus proches des gens. Nous n'avons pas seulement distancé Migros depuis longtemps en ce qui concerne le nombre de points de vente, qui est aujourd'hui de 965. Nous sommes aussi aujourd'hui, et de loin, le numéro 1 dans les domaines du bio, des produits frais et du développement durable, ainsi que dans les grandes surfaces de bricolage.»

Philipp Wyss est CEO de Coop depuis mai 2021. Cet employé de commerce et boucher de formation travaille pour l'entreprise depuis 1997.Image: KEYSTONE

Marge de l'entreprise

«Nous ne maximisons pas les bénéfices et investissons toujours dans l'entreprise. Pour de meilleurs prix, pour la durabilité et pour des magasins modernes avec beaucoup de bois. Ce que beaucoup ignorent, c'est que sur 100 francs de chiffre d'affaires, 69 francs sont reversés à nos fournisseurs. Au final, il ne reste que 1,70 franc dans nos caisses. C'est la limite inférieure absolue.»

Diminution de la consommation de viande

«C'est ce que l'on entend régulièrement. Mais nous continuons à gagner des parts de marché dans le domaine de la viande. Et comme la population suisse augmente également, les chiffres sont stables. En revanche, la demande de poulet suisse augmente. Elle est bien plus importante que l'offre. Nous cherchons donc des paysans suisses qui veulent construire des poulaillers pour nous approvisionner.»

Alternatives à la culture en Espagne

«Je viens de me rendre en Albanie et j'ai signé des contrats avec les producteurs albanais. Fin juin, nous proposerons des poivrons albanais dans nos rayons. Nous en importerons une bonne quarantaine de tonnes par semaine vers nos supermarchés suisses. Nous avons également l'intention d'y développer la production d'ail et de pastèques. L'Espagne reste un pays producteur important pour les années à venir. Mais nous regardons d'autres pays comme le Kosovo et la Grèce, afin d'avoir des alternatives.»

Comment Coop voit l'avenir?

«Nous comptons fermement sur le fait que cette année encore, nous pourrons croître, gagner des parts de marché et tenir tête aux discounters Aldi et Lidl. Aucun détaillant en Suisse n'a un plus grand assortiment de produits alimentaires, personne n'a près de 1000 magasins. Nous n'avons pas de gros chantiers et pouvons nous concentrer sur notre activité principale. Et cela fonctionne.»

(team watson)