La semaine dernière, 33 108 nouvelles infections au Covid ont été déclarées à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). A titre de comparaison, on en comptait 24 704 la semaine dernière. Les chiffres avaient déjà augmenté les semaines précédentes. Le taux de positivité élevé indique que le nombre de cas non recensés est important. Interrogé à ce sujet, l'OFSP n'est pas en mesure de chiffrer leur hauteur.
Ce qui est certain, c'est que la vague estivale est là. Il n'y a aucun doute. Mais que faut-il faire? Laisser passer ou adopter de nouvelles mesures? En France, la ministre de la Santé a récemment recommandé le port du masque dans les transports publics.
Chez nous, l'OFSP surveille la propagation du virus, mais les mesures éventuelles relèvent de la compétence des cantons désormais. Ceux-ci ne voient pas de nécessité d'agir, du moins pour l'instant. Rudolf Hauri, médecin cantonal de Zoug, déclare:
Mais tout le monde ne reste pas les bras croisés. Ainsi, Swissnoso, le centre national de prévention des infections, et la Fédération des médecins suisses (FMH) ont tous deux renforcé leurs recommandations. Le variant BA.5 d'Omicron se propage rapidement. Concrètement, le centre national de prévention des infections (Swissnoso) recommande que le personnel de santé, mais aussi les patients et les visiteurs dans les hôpitaux, portent un masque lorsqu'ils sont en contact avec d'autres personnes.
Les hôpitaux traitent la question du masque de diverses façons. Dans le canton de Zoug, par exemple, les hôpitaux de soins somatiques aigus ont adopté les recommandations de Swissnoso. D'autres n'ont jamais supprimé l'obligation de porter un masque, comme l'Hôpital de l'Île à Berne ou l'Hôpital universitaire de Zurich, qui explique:
A l'hôpital universitaire de Bâle, le port du masque est obligatoire dans les zones de contact avec les patients, comme les chambres, les couloirs ou les zones d'attente. Pour les visiteurs, le port du masque est obligatoire partout.
De manière générale, le masque fait son retour dans les hôpitaux – même si son utilisation varie. Cette observation vaut également pour la Suisse romande. La semaine dernière, les hôpitaux des cantons de Neuchâtel et du Valais ont introduit une obligation générale de porter un masque.
D'autres hôpitaux sont moins restrictifs. A l'hôpital cantonal de Lucerne, par exemple, seuls les collaborateurs doivent porter un masque s'ils présentent des symptômes ou s'ils sont en contact avec des patients dont le système immunitaire est fortement affaibli. L'hôpital examine, toutefois, la réintroduction d'une obligation générale de porter un masque. A l'hôpital cantonal de Saint-Gall, le port du masque n'est plus obligatoire.
La Conférence des directeurs cantonaux de la santé (CDS) indique que le port de masque est approprié au contact de personnes particulièrement vulnérables. Les recommandations des associations spécialisées et professionnelles pour les cabinets médicaux et les hôpitaux sont donc judicieuses. La CDS ne voit, cependant, pas la nécessité d'agir davantage. Elle n'élaborera des recommandations que si la situation épidémiologique s'aggrave ou si le système de santé est menacé de surcharge.
Les obstacles aux recommandations de mesures au niveau de la CDS sont élevés. Mais surtout, les cantons peuvent faire ce qu'ils veulent. La CDS se contente de coordonner et d'émettre des recommandations.Tobias Bär, porte-parole de la CDS lâche:
La Confédération et les cantons ne se sont toujours pas mis d'accord sur la question de savoir qui doit être le leader dans la lutte contre la pandémie. Cela pose problème surtout dans le cas où la situation épidémiologique s'aggraverait cet automne. Le Conseil fédéral estime que la responsabilité incombe aux cantons et a rédigé un document à ce sujet. Il était initialement prévu que les cantons cosignent ce document, mais cela ne s'est pas fait. Certains cantons sont convaincus qu'une partie des mesures doivent s'appliquer à toute la Suisse, comme l'éventuelle obligation de porter un masque dans les transports publics.
Malgré cela, les cantons ont adopté le «Rebound Papier III». Ce document indique comment les cantons peuvent réagir à une recrudescence du Covid à l'automne. Le catalogue d'instruments contient peu de surprises:
En ce qui concerne l'obligation de porter un masque, la CDS écrit dans son document que cette mesure est d'une grande efficacité et qu'elle doit être adaptée à la situation épidémiologique. Elle ajoute: «La réintroduction du port obligatoire du masque dans les transports publics représente une mesure centrale en cas d'augmentation des hospitalisations à l'échelle nationale.» D'où la demande adressée au Conseil fédéral: «Selon la CDS, elle devrait être introduite au niveau national.»
La CDS estime qu'une «recommandation précoce de masques est appropriée». Une telle communication pourrait avoir un effet de soutien auprès des personnes qui souhaitent se protéger ou exposer à un risque moindre des groupes de personnes particulièrement vulnérables.