En Suisse comme à l'étranger, le variant Omicron supplante Delta à grande vitesse. C'est la conclusion à laquelle est parvenu le groupe d'expert de la Confédération sur le Covid-19 (la «Swiss National Covid-19 Science Task force»), qui conseille les autorités fédérales.
Dans une évaluation de la situation effectuée lundi, les experts réunis autour de la présidente Tanja Stadler ont présenté plusieurs scénarios. Ils se fondent sur la transmissibilité accrue du nouveau variant, telle qu'elle a été observée en Afrique du Sud, au Royaume-Uni et au Danemark. Dans ces pays, le nombre de cas Omicron a doublé en l'espace de quelques jours.
En Suisse, le variant Omicron pourrait se propager un peu plus lentement, car la population est presque exclusivement vaccinée avec des sérums à ARNm, considérés comme particulièrement efficaces. Néanmoins, selon les modélisations de la Task force, la Suisse n'est pas épargnée par une explosion des cas de ce nouveau variant.
Selon le rapport de situation, Omicron devrait dépasser 50% des contaminations entre Noël et l'Epiphanie, soit le 6 janvier. Au cours de la deuxième semaine de janvier, le nombre de cas pourrait dépasser les 20 000 par jour.
Ce scénario, considéré comme le plus probable par la Task force, reste, toutefois, entaché par de grandes incertitudes. Selon le rapport, la vitesse réelle de propagation d'Omicron, en Suisse, est tout aussi difficile à estimer que l'évolution future de Delta. Dans le cas le plus extrême, plus de 25 000 cas par jour seraient enregistrés en Suisse dès le 2 janvier. Si la propagation réelle est plus lente que ce que l'on craint, le nombre de cas resterait encore sous la barre des 10 000 par jour jusqu'à la mi-janvier.
La Task force ne se prononce guère sur la dangerosité du nouveau variant. Dans son bulletin, elle renvoie à une analyse sud-africaine, selon laquelle le taux d'hospitalisation pour Omicron est inférieur de 29% à celui des vagues précédentes. D'autres études sur la dangerosité de ce variant sont attendues dans les prochaines semaines.
La croissance rapide du nombre de cas pourrait avoir des conséquences sur la situation dans les hôpitaux. Le léger ralentissement de la cinquième vague n'y est pas encore arrivé, a expliqué Patrick Mathys de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) mardi devant les médias. Le renversement de tendance qui se dessine n'est donc pas une lueur d'espoir, mais le calme avant la tempête.