Un faux cambriolage en Suisse relance une vieille enquête pour meurtre
L’affaire semblait vouée aux archives. Mais le meurtre commis en 1999 dans le quartier de Mâche, à Bienne, refait surface près de trois décennies plus tard. Comme le rappelle le Journal du Jura, quatre hommes masqués avaient attaqué une famille, torturant les parents et l’un des fils pendant plus d’une heure. Quand les deux aînés rentrent après minuit, les agresseurs tirent depuis l’intérieur: le plus âgé, 22 ans, est tué. Les auteurs disparaissent avec bijoux, armes et un butin jamais retrouvé.
Longtemps, l’enquête piétine et glisse vers le «cold case». Mais en 2015, un détail change tout: une trace ADN prélevée lors d’un cambriolage à Berne. Le profil appartient au gérant du kiosque qui a mis en scène le vol de son échoppe, mais il correspond aussi à un ADN trouvé sur la scène du meurtre de Bienne. En effet, la technologie a bien évolué depuis 1999. Un banal vol se mue en thriller.
Enquête secrète
A partir de là, la police bernoise lance une enquête secrète: surveillances sur plusieurs années, écoutes téléphoniques, infiltration d’un agent dans l’entourage du suspect. Malgré cela, aucun complice n’est identifié.
Le kiosquier, aujourd’hui âgé de 67 ans, est arrêté, en 2021, puis jugé seul en 2023. Le Tribunal régional de Bienne le condamne à 18 ans et 3 mois de prison pour meurtre et tentative de meurtre, estimant qu’il a participé à une «opération commando» où l’usage des armes était planifié. Le mobile, lui, reste flou.
Si on en reparle, c'est que l’affaire revient cette semaine en révision à la cour suprême du canton de Berne. Elle doit déterminer si l’accusé peut être reconnu coupable du meurtre. Le verdict est attendu vendredi, selon le Journal du Jura. (jah)
