Un Valaisan amendé de 80 000 francs pour une manif interdite
A l'origine d'une manifestation pro-palestinienne interdite qui avait réuni plusieurs centaines de protestataires début novembre à Sion, Gaël Ribordy est sommé de passer à la caisse.
Signataire de la demande d'autorisation - refusée - pour l'événement, ce Valaisan en est considéré comme l'organisateur officiel. Et les autorités valaisannes, en vertu de la loi cantonale, avaient décidé de lui attribuer la facture du dispositif policier déployé pour l'occasion.
Selon la RTS, l'amende lui est finalement parvenue. Pour notamment l'engagement de 80 unités de maintien de l'ordre à 250 francs de l'heure, celle-ci s'élève à 80 000 francs.
Au micro du média public, Gaël Ribordy dénonce une décision «abusive». Dotée, selon lui, d'un «effet dissuasif», elle porterait atteinte aux «droits démocratiques» et mettrait en péril l'organisation de manifestations à l'avenir.
Il annonce dès lors s'opposer à cette amende, portant l'affaire en justice.
Une décision controversée
Pour rappel, le rassemblement avait été interdit à deux reprise: une première fois par le Conseil municipal sédunois en septembre dernier, puis une seconde fin octobre lors d'un recours auprès du Conseil d'Etat valaisan.
Si l'événement avait malgré tout eu lieu, réunissant quelque 300 manifestants, la décision de faire casquer les organisateurs ne fait de loin pas l'unanimité. A gauche, on dénonçait notamment d'une «restriction à l’exercice du droit fondamental à manifester». (jzs)
