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Drame de Montreux: l'autopsie est terminée, ce que l'on sait

Drame de Montreux: l'autopsie est terminée, ce que l'on sait
Le balcon de l'appartement où a eu lieu le drame à Montreux.image: watson

Drame de Montreux: l'autopsie est terminée, voici ce que l'on sait

La procédure pénale sur le drame de Montreux du 24 mars 2022 est toujours en cours. Le rapport final de médecine légale a été remis au Ministère public vaudois, a appris watson. Ce que l'on sait aujourd'hui.
20.01.2023, 17:1623.01.2023, 08:24
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Le 24 mars 2022, un drame survenait à Montreux (VD). Une famille de cinq personnes, dont deux enfants, tous de nationalité française, se jetait du haut de l’appartement familial, situé au septième et dernier étage d’un immeuble. On ne comptait qu’un survivant, un adolescent de 15 ans. La piste survivaliste était évoquée pour expliquer les raisons qui auraient amené cette famille – le mari, son épouse, la sœur de celle-ci et les enfants du couple, une fille de 8 ans et le garçon de 15 ans – à commettre l'irréparable.

Le drame se produisait peu avant 7 heures du matin, quand, au même moment, deux gendarmes vaudois, qui ne pouvaient pas se douter de ce dénouement, frappaient longuement à la porte de l’appartement de la famille, qui ne s'ouvrit pas. Ils étaient porteurs d’un mandat d’amener consécutif à un signalement des services de l'enseignement obligatoire en raison de la déscolarisation du fils.

Une enquête était aussitôt ordonnée. Deux mois plus tard, l’enquête de police était déclarée close. La police vaudoise, qui disait disposer d’images fournies par une caméra de surveillance, montrant les cinq membres de la famille se jeter l’un après l’autre dans le vide en enjambant un balcon, avait la certitude qu’aucune personne extérieure au cercle des victimes n’était impliquée d’une façon ou d’une autre dans ce tragique fait divers. Elle concluait à un «suicide collectif».

La médecine légale, elle, n’en avait pas fini avec cette affaire. Son travail, long, lent, précis: explorer le maximum de pistes chimiques et biologiques, de façon à établir ou à exclure toute absorption de substance qui aurait pu altérer l’état physique d’un ou plusieurs membres de la famille au moment fatal. Et si l’enquête de police était terminée, la procédure pénale, elle, restait ouverte tant que le rapport de médecine légale ne serait pas rendu au procureur.

Le «suicide collectif» toujours privilégié

C’est à présent chose faite. «Le Ministère public a reçu le rapport final de médecine légale en décembre dernier», avons-nous appris jeudi auprès dudit ministère. «Sans naturellement pouvoir en dévoiler le contenu, ce dernier n’apporte aucun élément nouveau. Il renforce l’hypothèse selon laquelle aucune tierce personne n’est intervenue lors des événements. La procédure demeure pour l’heure toujours en cours et le Ministère public communiquera en temps opportun lorsqu’une décision aura été rendue», ajoute cette communication transmise à watson, qui avait précédemment sollicité le Ministère public vaudois sur l'avancée de ce dossier.

L’enquête pénale n’est donc pas close. Elle pourrait l’être dans les prochaines semaines. Elle confirmerait pour l’heure l’hypothèse d’un «suicide collectif» émise par la police cantonale peu de temps après les faits. Si l’intervention d’une tierce personne semble donc totalement écartée, excluant par là même la piste criminelle au sens classique du terme, il n’y a pour l’heure pas de réponse définitive sur la présence ou non d’une ou plusieurs substances étrangères chez l’une ou l'autre des victimes. Cette information devrait être donnée au public une fois l’enquête pénale fermée. La notion de «suicide collectif» est quant à elle probablement discutable, si l’on interroge la liberté de choix d’une enfant de huit ans en de telles circonstances.

L’adolescent de quinze ans, rescapé du drame, a été placé sous curatelle par la justice de paix du canton de Vaud, indique le Ministère public.

Deux interpellations toujours sans réponses

Par ailleurs, deux interpellations déposées en mai dernier en rapport avec le drame de Montreux par des députés au Grand Conseil vaudois n’ont toujours pas reçu de réponses du Conseil d’Etat. En principe, l’exécutif répond dans les trois mois, mais ce délai est rarement tenu, tant les interpellations à traiter sont nombreuses, fait savoir le Département de l'enseignement et de la formation professionnelle (DEF), chargé du traitement des deux interpellations en question.

Le président du groupe UDC Yvan Pahud, auteur d'une des deux interpellations, veut savoir s’il y a eu des dysfonctionnements dans l’administration vaudoise en amont de la tragédie. «Le canton a-t-il cherché à entrer en relation avec le contrôle des habitants de la commune de Montreux afin de prendre des renseignements sur cette famille, et si non, pourquoi?», cherche-t-il entre autres à savoir.

La deuxième interpellation émane de Jérôme Christen, président à l'époque du groupe Les Libres, qui s'intéresse en particulier aux sectes: «De manière générale, quelles mesures les services de l’Etat peuvent-ils prendre lorsqu’ils ont connaissance de dérives sectaires susceptibles d’entraîner des mineurs dans leurs délires?», est l’une de ses questions posées au Conseil d’Etat en rapport avec le drame de Montreux.

Mystère

Ce terrible fait divers, entouré d’un halo de mystère (le père était diplômé de la prestigieuse Ecole polytechnique, la mère et sa sœur étaient les petites-filles d’un célèbre écrivain algérien), aura-t-il un jour toutes ses explications?

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