Suisse
Economie

Immobilier: My Homies aide à trouver une colocation en Suisse

Cette Romande veut mettre fin à l'une des grandes «galères» des colocs

Après des années de recherches laborieuses sur Facebook pour trouver sa future coloc', Alexandra a décidé de lancer My Homies, une plateforme qui veut nous aider à dénicher la perle rare.
09.06.2025, 07:0409.06.2025, 07:04
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Nous sommes un vendredi midi, fin mai, à Lausanne. Une scène pour le moins insolite attise la curiosité des passants pressés. Au milieu de la place Saint-Laurent, une table est dressée. Une bouteille de sirop d'érable flanque un pot de Nutella, des framboises fraîches, du jus d'orange et un réchaud à gaz. Un jeune homme s'affaire à la cuisson de pancakes, pendant que son acolyte brandit une pancarte, un large sourire aux lèvres.

«RECHERCHE COLOC POUR FAIRE DES PANCAKES»

Cette femme, c'est Alexandra Hirsch. Avec cette démarche originale, la Nyonnaise ne cherche pas tant à rejoindre une colocation qu'à faire connaître son site internet. Car les galères et les cheveux arrachés pour trouver une chambre, ça, elle connait.

Alexandra, fin mai à Lausanne, lors d'un évènement de promotion pour son site.
Alexandra, fin mai à Lausanne, lors d'un évènement de promotion pour son site.watson dr

C'est pour répondre au manque flagrant en Suisse de plateforme dédiée à la coloc qu'elle a fondé myhomies.ch. Un site internet destiné à trouver facilement sa prochain colocation, sans toutes les prises de tête - et parfois de bec - qui accompagnent généralement la quête du Graal.

«J'ai vécu plusieurs années en colocation. J'ai adoré ça, mais c'était souvent une galère sans nom avant de trouver quelque chose. De longues heures à écumer les annonces sur Marketplace»

Une recherche qui s'achevait la plupart du temps par la pose de son dossier sur une longue pile candidatures pour une seule et même chambre. «Ça pouvait aller jusqu'à 25 candidats... Et ensuite, c'était pire qu'un entretien d'embauche!», rit-elle.

«Je me souviens qu'il fallait parfois participer à des tables rondes, répondre à des questions sans fin, dans l'espoir d'être sélectionné»
Alexandra, fondatrice de My Homies

En 2019, alors qu'elle est sur le marché du travail depuis peu, une idée germe dans l'esprit d'Alexandra: un site internet qui permettrait de mettre en contact les futurs colocataires, notamment autour d'évènements organisés dans des bars ou des cafés. «Une sorte de Airbnb de la coloc», résume-t-elle. Avec la dimension humaine en plus.

Le coup de foudre va-t-il opérer? De parfaits inconnus se rencontrent lors d'une soirée organisée par My Homies.
Le coup de foudre va-t-il opérer? De parfaits inconnus se rencontrent lors d'une soirée organisée par My Homies.image: my homies /dr

L'idée continue de lui trotter dans la tête durant plusieurs années. Une pandémie mondiale et quelques mois d'économies plus tard, My Homies est en ligne. Si la CEO en herbe gère la quasi-totalité du projet toute seule, elle est soutenue par deux collaborateurs: sa soeur, Victoria, qui s'occupe notamment d'une partie de l'organisation des évènements, et Sebastian, développeur web.

Déterminer la vibe

La plateforme, qui se veut aussi simple d'utilisation que Booking.com, propose de nombreux filtres personnalisés, qui permettent à la fois aux annonceurs de fournir des informations détaillées sur leur logement - et aux personnes à la recherche d'un logement de trier rapidement les options.

Les filtres, très variés, vont de l'âge des colocataires à leur genre, en passant par la présence de la clim dans l'appartement. «Mais on m'a déjà demander d'introduire des listes de critères encore plus précises», concède la CEO de la start-up. Les colocataires peuvent en effet s'avérer pointilleux à l'égard de la personne qui viendra vivre sous leur toit.

D'où l'idée des «events». Organisées encore principalement à Lausanne et Genève avant de s'étendre au reste de la Suisse romande, ces soirées permettent à des inconnus de se rencontrer autour d'un verre, de discussions et de jeux divers et variés - cartes, quizz, ping-pong... Un peu comme un premier date Tinder, il s'agit donc de laisser place aux affinités. Voir si le match opère dans la vie réelle.

«Et parfois, on peut être surpris! On peut avoir un coup de coeur pour un futur coloc dont on aurait jamais voulu sur le papier »
Alexandre, CEO et fondatrice de My Homies

Il s'agit aussi de déterminer si les attentes respectives correspondent à la future «vibe» de leur coloc. Quand certains veulent conserver une certaine indépendance vis-à-vis de leur voisin de chambre, d'autres rêvent d'une vie communautaire active, rythmée par les repas et les activités communes.

Pas des gens fauchés

Etonnamment, ce ne sont pas tant des étudiants que de jeunes actifs, entre 25 et 35 ans, qui représentent la plupart des postulations sur son site. Et, étonnamment, leur principale motivation n'est pas financière. «Une coloc bien située coûte presque aussi cher qu'un studio», rappelle Alexandra.

Pour elle, il s'agit d'abord d'une volonté de vivre avec d'autres personnes. «Après le Covid, beaucoup en ont eu marre d'être seuls. La pandémie a créé un besoin de renouer des liens, de vivre avec les autres.»

L'objectif des events? Se rencontrer et déterminer la «vibe» de la future colocation.
L'objectif des events? Se rencontrer et déterminer la «vibe» de la future colocation.image: my homeis

La colocation est aussi un moyen redoutablement efficace de s'immerger dans une nouvelle ville. «On compte beaucoup d'expats. Pas seulement de l'étranger, mais aussi des personnes qui déménagent de Zurich à Lausanne, de Fribourg à Genève, etc.»

Elle-même, Alexandra, vit-elle toujours en coloc? Elle rigole. «Non non, j'ai désormais mon propre appart'!»

Mais ses années de colocation lui ont laissé des souvenirs impérissables. Souvent super... parfois, un peu moins. Son pire souvenir? «Il y en a bien quelques-uns... Par exemple, j'avais un coloc un peu étrange qui vivait dans le noir total.»

«En revanche, d'autres colocataires sont devenus des amis»
Alexandra

Prochaine étape pour My Homies? L'introduction d'une option premium, payante, pour permettre aux utilisateurs de bénéficier de services complémentaires utiles. Avec, pour objectif final, de devenir la plateforme de référence pour trouver une colocation en Suisse.

La villa de Audrey Hepburns
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La villa de Audrey Hepburns
La villa vue de l'extérieur.
source: ealestate.juliusbaer.com
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