«C'est injuste»: ces étudiants étrangers de l'EPFL sont en colère
«Sans ma bourse universitaire, je n'arriverais pas à joindre les deux bouts». Sur le campus de l'EPFL, Ron, 20 ans, vit une rentrée 2025 particulièrement stressante. Ce qui préoccupe la jeune femme, originaire d’Egypte et en études d'ingénierie, c'est son budget serré. Dès ce semestre, les étudiants étrangers des Ecoles polytechniques fédérales (EPF), telles que l'EPFL à Lausanne, ont vu leurs taxes d'études tripler, passant de 730 à 2 190 francs suisses par semestre.
Prise par le Conseil des EPF en réponse à des coupes budgétaires fédérales, la décision vise à maintenir la qualité de l’enseignement et des infrastructures de recherche. Elle suscite de vives réactions parmi les premiers concernés. Rappelons que près de 60% des étudiants de l’EPFL et des autres EPF sont étrangers, issus de plus de 120 pays différents.
Ambroise, 19 ans, un Français en première année de Bachelor à l’EPFL, déplore une forme d'injustice:
Les associations étudiantes dénoncent effectivement cette injustice. Les étudiants déjà inscrits continueront à payer l’ancienne taxe, tandis que les nouveaux venus devront s’acquitter du montant triplé, ce qui pourrait accentuer les difficultés financières pour certains profils internationaux.
Du côté des étudiants suisses, les avis divergent. Eduardo, 19 ans, commence la première année de son bachelor en physiques.
Pour Eduardo, comme les étudiants étrangers ne paient pas d’impôts en Suisse, la hausse des taxes pourrait se comprendre. Il ajoute que viser les étudiants n’est toutefois pas vraiment «optimal».
Face à cette hausse des taxes pour les étudiants étrangers, les associations étudiantes, comme AGE Poly à l'EPFL, se disent vigilantes. Elles rappellent que les étudiants disposent de ressources financières limitées et ne devraient pas être contraints de combler les déficits budgétaires des institutions.
