
Les taxes d’études des étudiants étrangers tripleront dès ce semestre d’automne. Keystone
A partir de la rentrée de septembre, les étudiants étrangers des Ecoles polytechniques fédérales verront leurs taxes d’études tripler. Une décision qui suscite colère et inquiétude sur le campus. Témoignages.
15.09.2025, 17:0015.09.2025, 18:42
«Sans ma bourse universitaire, je n'arriverais pas à joindre les deux bouts». Sur le campus de l'EPFL, Ron, 20 ans, vit une rentrée 2025 particulièrement stressante. Ce qui préoccupe la jeune femme, originaire d’Egypte et en études d'ingénierie, c'est son budget serré. Dès ce semestre, les étudiants étrangers des Ecoles polytechniques fédérales (EPF), telles que l'EPFL à Lausanne, ont vu leurs taxes d'études tripler, passant de 730 à 2 190 francs suisses par semestre.
«La différence entre la livre égyptienne et le franc suisse rend déjà les études très coûteuses. Tripler le montant d’un semestre, c’est encore pire»
Ron, étudiante à l'EPFL
Prise par le Conseil des EPF en réponse à des coupes budgétaires fédérales, la décision vise à maintenir la qualité de l’enseignement et des infrastructures de recherche. Elle suscite de vives réactions parmi les premiers concernés. Rappelons que près de 60% des étudiants de l’EPFL et des autres EPF sont étrangers, issus de plus de 120 pays différents.
Ambroise, 19 ans, un Français en première année de Bachelor à l’EPFL, déplore une forme d'injustice:
«Je viens d'arriver à l'EPFL cette année. Mes autres amis français qui sont là depuis un an continuent à payer moins cher que moi le semestre, car ils étaient déjà inscrits avant cette augmentation. Même s'ils redoublent, ils paieront toujours l'ancienne taxe. Je trouve ça inéquitable. Et puis, tripler le coût, ça reste vraiment beaucoup...»

Ambroise craint de redoubler, par peur de devoir re-payer la taxe triplée.dr
Les associations étudiantes dénoncent effectivement cette injustice. Les étudiants déjà inscrits continueront à payer l’ancienne taxe, tandis que les nouveaux venus devront s’acquitter du montant triplé, ce qui pourrait accentuer les difficultés financières pour certains profils internationaux.
Du côté des étudiants suisses, les avis divergent. Eduardo, 19 ans, commence la première année de son bachelor en physiques.
«J’ai vu à la télé qu’ils augmentaient les taxes à partir de cet automne. Je suis aussi en colocation avec des Italiens et ils en parlent souvent: ça ne les enchante pas.»
Pour Eduardo, comme les étudiants étrangers ne paient pas d’impôts en Suisse, la hausse des taxes pourrait se comprendre. Il ajoute que viser les étudiants n’est toutefois pas vraiment «optimal».
Face à cette hausse des taxes pour les étudiants étrangers, les associations étudiantes, comme AGE Poly à l'EPFL, se disent vigilantes. Elles rappellent que les étudiants disposent de ressources financières limitées et ne devraient pas être contraints de combler les déficits budgétaires des institutions.
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