Les annonces du Conseil fédéral de ce mercredi ont un objectif parmi d’autres: booster la vaccination dans le pays. En confirmant l’extension du certificat sanitaire à différents secteurs (dont la restauration) dès lundi et de potentiellement réintroduire les quarantaines de voyage, ce but risque bien d’être atteint.
Une sorte d’«effet Macron», à la Suisse, en référence au boom de la vaccination qui avait suivi les annonces du président français d’étendre le certificat sanitaire à de larges pans de la société hexagonale, dont les centres commerciaux.
«Ce qui s’est passé ailleurs, en France ou en Italie, risque bien de se produire en Suisse», estime ainsi Arthur Germain, co-fondateur et directeur général de la plate-forme de prise de rendez-vous médicaux en ligne, Onedoc.»
D’ailleurs, les rumeurs persistantes avaient déjà eu un effet sur la demande, «mais toujours en deçà des mois de mai et juin». Un phénomène aussi ressenti dans le canton de Fribourg et de Vaud: «Nous avons pu le constater dans les inscriptions, sur le nombre de personnes sans rendez-vous dans les centres et auprès des équipes mobiles de vaccination», explique Claudia Lauper, secrétaire générale de la Direction de la santé du canton.
A Genève, le porte-parole du département de la Santé, Laurent Paoliello, énumère les éléments qui ont eu un effet plus ou moins important sur la demande de vaccination dans son canton:
Sur cette base, «nous espérons vraiment un nouvel engouement pour la vaccination, car les messages uniquement scientifiques et préventifs ne passent plus auprès la population». C’est bien simple, pour Laurent Paoliello: la communication ne peut naturellement se suppléer à des décisions fortes, ni les remplacer.
Le porte-parole avertit toutefois: «Actuellement, il n’y a presque plus d’attente pour la vaccination. Nous allons adapter le dispositif à la demande. Mais cela va prendre quelques jours, voire quelques semaines. Nous ne pouvons pas rouvrir un «vaccinodrome» à Palexpo du jour au lendemain.»
Quant à ceux qui se plaindraient des délais d’attente, ils n’avaient qu’à profiter de se faire vacciner quand l’offre dépassait largement la demande, il y a un mois ou deux, dit-il. Et de lancer un appel: «Nous avons un potentiel de plus de 50 000 doses en réserve. Donc inscrivez-vous sans tarder pour attendre le moins possible, car il faudra toujours quatre semaines entre deux doses pour obtenir le certificat.»
Dans le canton de Vaud, on assure que le dispositif est adapté en tout temps pour correspondre à la demande. «Nous avons ainsi géré par le passé des volumes atteignant jusqu’à 12 000 vaccinations par jour. Nous en sommes actuellement à environ 2000 par jour», calcule Cathy Gornik.
Pareil à Fribourg, où l’organisation est «relativement flexible avec des possibilités de vaccination sans rendez-vous, par nos équipes mobiles et dans les centres de vaccination». Un risque quand même: que le nombre de personnes souhaitant se faire vacciner sans rendez-vous explose, générant trop d’attente.
Quant à l’ampleur de la vague de nouveaux vaccinés, Arthur Germain se montre prudent. Avec un calcul: actuellement, près de 60% de la population a reçu au moins une dose de vaccin. Il reste dès lors une «réserve» de 40%. «Et parmi eux, certains ne se feront jamais vacciner.»