
Mauro Poggia critique cette habitude de floquer de l'emblème national les sacs-poubelle dans les rues genevoises. Image: watson
Mauro Poggia ne goûte guère aux sacs-poubelle frappés de l'emblème national qui trônent en ville de Genève. Le conseiller aux Etats genevois s'interroge sur la dignité d'une telle opération. Et la Ville répond.
17.06.2024, 20:4718.06.2024, 07:42
La Ville de Genève a troqué ses sacs-poubelle jaunes pour le drapeau suisse pendant l'Euro 2024. Une habitude prise par les autorités genevoises pour colorer les rues des couleurs helvétiques. Si on nous souffle que ce n'est pas la première fois que des critiques ont été formulées à ce sujet, l'affaire semble faire plus sourire que grimacer à la municipalité.
Un choix qui fait moins rire Mauro Poggia, qui a exprimé ses interrogations par le biais du réseau social LinkedIn. Le conseiller aux Etats genevois s'est dit «songeur» devant une telle opération.
Une réflexion qui n'a pas tardé à faire réagir et les commentaires ont fleuri sur la page de l'avocat genevois. Ils sont nombreux à ne pas comprendre la démarche de la ville, à l'instar de l'ancien conseiller d'Etat Luc Barthassat, arguant que c'est le fruit d'un «humour de la gauche bobo». «Ce serait créditer les auteurs de la démarche d’une réflexion politique. Je pense qu’il n’y a pas eu d’appréciation du pour et du contre. Une personne a eu l’idée, et les autres ont certainement laissé faire», répond Mauro Poggia, contacté par nos soins.

Mauro Poggia.Keystone
Sans en faire une affaire d'état, le politicien genevois développe et nous confirme son scepticisme concernant ces sacs-poubelle floqué de la croix blanche:
«C'est tous les 2 ans, lorsqu'il y a l’Euro ou la Coupe du monde. Je ne suis pas heurté comme pourrait l’être un patriote extrême. Je trouve que cela n’est pas du meilleur goût, car une poubelle n’a pas à être le support acceptable d’un emblème national. Même si les auteurs de la démarche (assiste-t-on aujourd’hui à l’écoulement des stocks, sans que la question ait été posée aux responsables politiques actuels?) n’avaient pas cette arrière-pensée, on attend de leur part du tact. Imaginez-vous le drapeau français sur des poubelles en France? Cela ferait scandale. J’imagine le regard narquois de nos frontaliers…»
Mauro Poggia

Le voici l'objet des remous: un sac-poubelle qui sème la discorde à Genève.
Quant à l'esthétique, chacun et chacune «viendra avec sa proposition», explique Mauro Poggia. Pour les points positifs distribués à la Ville de Genève, l'élu du Mouvement des citoyens genevois (MCG) nous avoue que «le jaune n’est pas superbe» des sacs officiels de la Ville de Genève et que le drapeau suisse a «le mérite de mettre en évidence les poubelles».
Or, il se charge de rajouter une piécette dans la machine:
«Demandez aux politiciens et politiciennes qui trouvent cela normal, s’ils mettraient leur tête sur une poubelle pour leur prochaine campagne!»
Mauro Poggia
Un acte maladroit, selon l'élu genevois. Mais alors, comment faut-il soutenir au mieux la Nati? Mauro Poggia préfère miser sur des actes plus personnels. Par exemple, lorsque les habitants affichent, quelle que soit leur nationalité, leurs couleurs aux fenêtres et balcons, avance-t-il. Mais selon lui, en guise de conclusion, «l’abstention est pour moi meilleure qu’un soutien de mauvais goût».
Les autorités répondent
Des piques que la municipalité balaie d'un revers, préférant garder le cap sportif. «On ne change jamais une formule qui gagne», commente le Département de la sécurité et des sports de la Ville de Genève. Ce dernier comment:
«Outre le fait d'égayer un peu les rues et de contribuer à la ferveur populaire autour de notre équipe, à chaque fois que la voirie de la Ville de Genève remplace ses sacs jaunes par des rouges, nous constatons que la Nati gagne et passe souvent le premier tour de la compétition. Nous ne prendrons donc pas la responsabilité de faire perdre notre équipe nationale en interrompant cette pratique.»
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Video: watson
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La plupart des fois, elles sont invisibles, inodores et n'ont pas de goût. Ce qui ne facilite pas les choses lorsqu'il s'agit de les détecter ou de les éliminer. D'autant plus que la cuisson, le séchage ou la congélation n'ont aucun impact sur leur prolifération. On parle des «mycotoxines», des substances produites naturellement par certains champignons pouvant contaminer la nourriture. Et qui, comme leur nom l'indique, sont tout sauf inoffensives.