L'hypothèse d'un féminicide est confirmée après la découverte de deux corps sans vie dans l'incendie d'une habitation jeudi à Epagny (FR). Il s'agit d'un couple d'origine kosovare, à savoir un homme de 41 ans et une femme de 39 ans.
Selon les éléments mis en évidence depuis 48 heures, l’homme, armé d’un fusil, s’est présenté sur le lieu de travail de son épouse qui effectuait des ménages. Après être entré dans la maison, l'individu a tiré à quatre reprises sur sa femme avant de retourner l’arme contre lui, ont indiqué samedi la police et le Ministère public.
Le procureur général du canton de Fribourg, Fabien Gasser, a parlé d'une affaire «tragique et cauchemardesque». Il a eu une pensée pour tous les intervenants. «C'est un échec, malgré le travail accompli», a-t-il reconnu lors d'un point presse à Bulle. En effet, une procédure pour violences domestiques était en cours depuis septembre.
L’homme avait subi un séjour en détention du 18 septembre au 5 décembre 2024, avant d’être remis en liberté «sous plusieurs conditions», a relevé Fabien Gasser. Parmi elles, a détaillé le procureur général, une interdiction d’approche et de contact, un suivi thérapeutique de gestion de la violence et un suivi de probation.
Lors d'une confrontation entre époux devant la justice, le 2 décembre, la femme s'était rétractée sur des aspects de violence sexuelle, tout en maintenant ceux touchant à des violences physiques. D'où la sortie de détention. «Il y aura des questionnements sur les processus», a assuré Fabien Gasser.
Cédric Aebischer, chef du commissariat de criminalité générale de la police de sûreté, s'est exprimé quant à lui sur les éléments survenus jeudi matin dans le village gruérien, sis au pied du château de Gruyères, dont la population est choquée. Le mari a utilisé une arme de chasse de calibre 12 millimètres avec canon scié.
La femme a reçu quatre impacts de balle au rez-de-chaussée de la villa. Ayant commis son forfait, l'homme est monté à l'étage pour se suicider. Les coups de feu, signalés par des habitants d'Epagny, ont été entendus en premier lieu par la propriétaire, à qui le mari a demandé de sortir en arrivant pour s'en prendre à son épouse.
Celle-ci travaillait comme femme de ménage pour le couple d'octogénaires propriétaires. Des investigations sont en cours en lien avec les causes de l'incendie, a dit Martial Pugin, chef de la communication de la Police cantonale. «On ne sait pas comment le feu a été allumé», un feu qui a provoqué la destruction de la maison.
Quant aux causes de l’incendie, des investigations sont toujours en cours, a précisé Martial Pugin, chef de la communication et prévention de la Police cantonale fribourgeoise. A ce stade, l’hypothèse criminelle est privilégiée, sans toutefois exclure d’autres possibilités. Le couple habitait la région.
A ce stade, l’hypothèse criminelle est privilégiée en ce qui concerne l'incendie, sans toutefois exclure d’autres possibilités. L’enquête se poursuit, ont encore indiqué les autorités. Elle devra notamment établir la chronologie exacte des faits.
Le couple laisse derrière lui plusieurs enfants. (ats)