Toujours très choquée, cette femme s'est exprimée, souvent en larmes, devant la Cour des affaires pénales. Elle a décrit en détail quatre épisodes de viols, ainsi que les insultes et les brutalités qui les accompagnaient. Selon elle, l'accusé ne pouvait pas se méprendre sur son refus, de par ses déclarations et de par son comportement.
La victime a raconté comment elle avait tenté de mettre fin, à plusieurs reprises, à la relation. Mais l'homme revenait toujours à la charge et elle ne parvenait pas à échapper à son emprise. Elle a reconnu avoir eu des périodes d'ambivalence à son égard et de déni par rapport aux violences subies.
L'accusé est, selon elle, un «Dr Jekyll et Mr Hyde», un monstre qui se cache derrière un masque de gentil.
La défense a produit des messages entre l'accusé et la plaignante censés illustrer les contradictions de cette dernière. L'intéressé y apparaît contrôlant et agressif et les échanges tendaient à déraper.
Durant l'après-midi, la Cour des affaires pénales a interrogé un Espagnol, impliqué dans de faux accidents de voiture, des escroqueries à l'assurance et la faillite de la société de l'accusé. Condamné par ordonnance pénale pour gestion fautive, escroquerie et blanchiment, cet homme a reconnu du bout des lèvres sa participation aux magouilles du prévenu.
Déjà condamné en France et en Suisse, le vendeur de voitures est prévenu d'assassinat, de plusieurs viols, de séquestration, de lésions corporelles simples, de menaces, de représentation de la violence et de pornographie. Il répond aussi de divers délits financiers. Sa coaccusée, âgée de 49 ans, répond de complicité d'assassinat. Les deux prévenus sont présumés innocents jusqu'à l'entrée en force d'un jugement définitif.
Le procès se poursuit mercredi avec l'audition de l'expert psychiatre qui a examiné le prévenu. (mbr/ats)