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Rassemblement à Fribourg après le féminicide d'Epagny

Les manifestants ont exig
Les manifestants ont exigé de «véritables moyens» pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles.Keystone

Rassemblement à Fribourg après le féminicide d'Epagny

Le rassemblement organisé mercredi soir à Fribourg par le Collectif Grève féministe Fribourg, six jours après le féminicide d'Epagny, a réuni 300 participants. Ces derniers ont exigé de «véritables moyens» pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles.
16.04.2025, 20:0716.04.2025, 22:50
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La réunion en hommage à la femme de 39 ans tuée jeudi, mère de quatre enfants âgés entre 13 et 20 ans, s'est tenue devant le Théâtre Equilibre. Selon les organisateurs, «le canton est responsable de l'échec». Les manifestants avaient été invités à venir avec une bougie et du scotch.

D'après le collectif, il s'agit «au moins du 14e féminicide» de l'année en cours en Suisse. «C’est presque une femme tuée chaque semaine, un rythme alarmant, deux fois plus élevé que la moyenne des dernières années, avec un féminicide toutes les deux semaines.»

Pourtant, malgré les appels lancés par Solidarité Femmes en novembre et d’autres associations engagées dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, «les moyens accordés par l’Etat de Fribourg pour protéger les victimes sont insuffisants».

Sous-investissement

Pourtant, estiment les organisateurs, malgré les appels à l’aide lancé par Solidarité Femmes en novembre dernier et d’autres associations engagées dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, «les moyens accordés par l’Etat de Fribourg pour la protection des victimes sont insuffisants».

«Le canton choisit de sous-investir dans les instruments de lutte contre les violences masculines»
Le collectif Solidarité Femmes

«Cela fait des années qu'on en parle et que rien n'est fait», a relevé Aude Spang, pour qui il faudrait un plan de lutte avec un budget et un numéro d'urgence. Sans oublier des mesures en matière d'éducation. «Les autorités n'en font pas assez, partout en Suisse», a ajouté Aude Spang.

«Les places, le personnel et les ressources nécessaires font défaut»
Aude Spang

Ainsi, «tragiquement», a noté le collectif, les mesures prises par la justice fribourgeoise n’ont pas protégé la femme abattue par son mari le 10 avril à Epagny, en Gruyère.

«Cauchemardesque»

Pour mémoire, ce jour-là, le mari, armé d’un fusil de chasse à canon scié de calibre 12 millimètres, s’est présenté sur le lieu de travail de son épouse qui effectuait des ménages. Après être entré dans la maison, l'individu âgé de 41 ans a tiré à quatre reprises sur sa femme, avant de retourner l’arme contre lui.

L’homme avait subi une détention du 18 septembre au 5 décembre 2024, dans le cadre d'une procédure pour violences domestiques, avant d’être remis en liberté «sous plusieurs conditions». Parmi elles, figuraient une interdiction d’approche et de contact, un suivi thérapeutique de gestion de la violence et un suivi de probation.

Lors d'une confrontation entre époux devant la justice, le 2 décembre, la femme s'était rétractée sur des aspects de violence sexuelle, selon le Ministère public, tout en maintenant ceux touchant à des violences physiques. D'où la sortie de détention. Les détails ont été donnés samedi lors d'un point presse à Bulle.

«Il y aura des questionnements sur les processus», a assuré à cette occasion le procureur général du canton de Fribourg Fabien Gasser. Le magistrat a parlé encore d'une affaire «tragique et cauchemardesque». «C'est un échec, malgré le travail accompli», a-t-il reconnu. (ats)

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