La «session extraordinaire» sur la guerre à Gaza, convoquée par les Verts et le PS au Conseil national, a débuté de manière inhabituelle: au lieu de prendre le premier la parole comme prévu, le socialiste zurichois Fabian Molina a plutôt souhaité profiter de son temps de parole pour observer «une minute de silence» en mémoire des dizaines de milliers de victimes des attaques israéliennes. Ceci parce que la majorité de la direction du Conseil avait refusé d’observer une minute de silence officielle.
Mais l'Argovienne Maja Riniker (PLR), présidente du Conseil national, est immédiatement intervenue:
D’autant plus qu’au début de la session, elle avait déjà exprimé sa compassion pour les «souffrances immenses» de la population des deux côtés. Son intervention a été accueillie par les applaudissements des députés de droite.
Sur le fond, la gauche a échoué. Seule la demande de motion de Fabian Molina, selon laquelle le Conseil fédéral devait s’engager fermement «contre les crimes les plus graves dans la guerre de Gaza, pour l’accès sans entrave de l’aide humanitaire à la bande de Gaza ainsi que pour la libération inconditionnelle de tous les otages et prisonniers politiques», a été approuvée par tous les partis, à l’exception de l’UDC.
En revanche, dès qu’il s’agissait de revendications concrètes, comme l’adoption de sanctions de l’Union européenne contre les colons israéliens violents ou la suspension de l’accord de libre-échange avec Israël, le PS et les Verts se retrouvaient isolés.
Ainsi, le Conseil national a aussi rejeté, par 129 voix contre 64, la motion de Nicolas Walder (Verts, GE) réclamant l’arrêt de toute coopération militaire avec Israël. Martin Pfister, chef du Département de la Défense, avait auparavant rappelé devant la Chambre que les contacts militaires entre les deux Etats se limitaient à l’échange d’informations et aux projets d’armement de l’armée suisse avec des entreprises israéliennes. Y mettre fin ne serait pas envisageable.
Pfister a martelé une nouvelle fois la position du gouvernement aux côtés de Guy Parmelin:
Mais, selon lui, il en fait déjà assez, notamment en s’engageant pour un cessez-le-feu immédiat.
(Traduit de l'allemand par Anne Castella)