La date est fixée: le 22 septembre, une «table ronde» se tiendra à Berne entre le Conseil fédéral et les dirigeants des entreprises pharmaceutiques suisses.
Le gouvernement refuse de commenter l'ordre du jour et la liste des participants, malgré nos sollicitations. Il est toutefois clair que le ministre de l'Economie, Guy Parmelin (UDC), et la ministre de la Santé, Elisabeth Baume-Schneider (PS), ont initié cette rencontre dans le cadre «d'une série de contacts des départements avec l'industrie pharmaceutique à tous les niveaux».
Dès la mi-août, des discussions confidentielles ont eu lieu entre Baume-Schneider, Parmelin et les deux poids lourds pharmaceutiques Roche et Novartis. Severin Schwan, président du conseil d'administration de Roche, et Patrick Horber, dirigeant de Novartis, se sont rendus à Berne pour discuter de la situation actuelle de l'industrie pharmaceutique, notamment dans le contexte des droits de douane américains.
Ce sujet devrait également dominer la prochaine «table ronde». L'industrie pharmaceutique traverse une période difficile aux Etats-Unis. Si le principal secteur exportateur suisse a jusqu'à présent été épargné par les droits de douane, il en va tout autrement pour les entreprises horlogères ou mécaniques, frappées par les 39% imposés par Trump.
Mais le président américain ne ménage pas les géants pharmaceutiques. Il menace régulièrement d'imposer des droits de douane colossaux, pouvant atteindre 200%. De plus, il dénonce les prix record des médicaments aux Etats-Unis. L'administration Trump a ainsi demandé à 17 entreprises internationales, dont Roche et Novartis, de présenter d'ici au 29 septembre des engagements concrets en matière de baisse des prix.
Les entreprises pharmaceutiques se trouvent dans la même situation que le Conseil fédéral: toutes deux cherchent à ramener le président américain à la raison. Guy Parmelin a récemment présenté aux Etats-Unis une offre optimisée pour faire baisser les droits de douane. Si cela ne s'avère pas suffisant, la «table ronde» discutera également de la manière dont l'industrie pharmaceutique pourrait apporter un soutien supplémentaire au gouvernement suisse.
Sur la question des prix des médicaments, l'industrie semble peu disposée à faire des concessions. Le principal lobbyiste pharmaceutique a récemment déclaré à CH Media:
En revanche, les investissements aux Etats-Unis semblent être perçus différemment. Roche a récemment annoncé, dans un coup médiatique, la pose de la première pierre d'une usine en Caroline du Nord, pour un montant de 700 millions de dollars.
Les prix des médicaments sur le marché intérieur devraient enfin alimenter les discussions. Depuis que Trump a ciblé le secteur, une question se pose: la Suisse doit-elle également dépenser davantage pour les médicaments si les Etats-Unis réduisent leurs achats? L'Office fédéral de la santé publique a récemment affirmé que ce scénario n'était pas envisageable. L'industrie, elle, adopte un point de vue différent et met en garde contre d'éventuelles pénuries.
Traduit et adapté par Noëline Flippe