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Le déménagement de SGS de Genève à Zoug est confirmé

Le déménagement de SGS à Zoug est confirmé

La multinationale cotée basée dans le canton de Genève depuis 1915 sera relocalisée à Zoug en 2026. La proposition est considérée par ses opposants «comme une trahison».
26.03.2025, 19:4727.03.2025, 07:36
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La dernière multinationale cotée basée dans le canton de Genève, SGS, va faire ses valises pour rejoindre la région de Zoug. Réunis mercredi en assemblée générale, les propriétaires du spécialiste de l'inspection et de la certification ont avalisé ce déménagement souhaité par la direction, mais que les autorités et certains actionnaires, dont la Chambre de commerce, d'industrie et des services de Genève (CCIG), ont vainement tenté d'empêcher.

Cette proposition, votée en dernier comme le prévoyait l'ordre du jour de l'assemblée, était néanmoins la plus attendue. Les deux-tiers des voix représentées par les actionnaires à l'hôtel Intercontinental de Genève étaient requis afin qu'elle soit validée et elle a finalement été approuvée à 88,9%, a rapporté à l'agence AWP le directeur général de la CCIG, Vincent Subilia, qui a souligné que l'assemblée avait été «très émotionnelle» et vécue par ceux qui s'opposaient au projet «comme une trahison».

Des arguments qui ne seraient «pas valables»

Détenteur d'une seule action SGS, Vincent Subilia a tenu à prendre la parole dans l'après-midi devant l'assemblée pour dire son opposition au transfert du groupe à Baar, dans le canton de Zoug.

A ses yeux, les arguments avancés par l'entreprise établie à Genève depuis 1915 pour justifier ce déménagement ne sont en effet pas valables. La direction de SGS a invoqué un prix au mètre carré plus avantageux à Zoug et un aéroport mieux desservi à Zurich, la région étant selon elle «plus attrayante pour les professionnels mobiles à l'échelle internationale».

Dans une lettre adressée aux actionnaires, la directrice générale Géraldine Picaud et le président Calvin Grieder expliquent:

«Zoug offre un environnement favorable aux entreprises. Les représentants du canton ont été clairement les plus favorables à l'exécution de notre plan de relocalisation.»

Ils ajoutent que l'entreprise vise une réduction annuelle de ses coûts d'environ 75% par rapport à ceux du siège actuel.

Moins d'impôts pour la CEO?

Ces dernières semaines, la presse romande a pointé le fait que Zoug se montre plus flexible au niveau de l'imposition des personnes morales. La directrice générale de SGS étant domiciliée dans ce canton, elle y économiserait environ 1,2 million d'impôts, selon des calculs effectués en fonction de son salaire et de sa situation familiale. Interrogée sur la question, le groupe n'a pas répondu sur ce point à AWP.

En outre, si le taux d'imposition des grandes entreprises à Zoug devrait être, tout comme à Genève, d'au moins 15%, comme l'exigent les règles de l'OCDE, «les mesures d'accompagnements y sont toutefois plus accommodantes en termes de subsides et de crédits d'impôts», a souligné le chef de la Chambre de commerce genevoise.

D'autres petits actionnaires de SGS, comme la fondation suisse pour un développement durable Ethos et l'association activiste Actares sont également montées au front contre ce projet. Le directeur d'Ethos Vincent Kaufmann a déclaré:

«Ethos considère que la relocalisation d'une centaine de personnes, dont beaucoup pourraient ne pas vouloir déménager à Zoug, risque d'entraîner des pertes d'emplois et de nécessiter la mise en place d'un plan social coûteux.»

Une présence restera à Genève

SGS, qui compte environ 150 collaborateurs à son siège genevois et près de 100 000 dans le monde, affirme vouloir transférer le siège de l'entreprise à Baar «au plus tard au premier trimestre 2026» avec «des offres de relocalisation les plus adaptées» pour ses employés.

Questionnée également sur la mise en place d'un éventuel plan social, la direction n'a pas souhaité répondre sur ce point, renvoyant à sa lettre aux actionnaires. Celle-ci promet que SGS «ne tournera pas le dos à Genève».

«Un de nos employés sur cinq en Suisse restera basé ici, au service de nos clients de longue date et en continuant à collaborer étroitement avec nos partenaires locaux»

Du côté des autorités genevoises, la cheffe du département de l'économie Delphine Bachmann a dit prendre acte de la décision, qu'elle déplore. Elle déclare:

«Il s'agit du libre choix d'une entreprise privée, qui a visiblement perdu son ancrage genevois pour des considérations que nous ne maîtrisons pas.»

En 2024, SGS a enregistré un chiffre d'affaires de 6,79 milliards de francs, en hausse de 2,6%, et un résultat opérationnel de 1,04 milliard, en progression de 7,1%. Ses principaux actionnaires sont le groupe Bruxelles Lambert (14,6%), UBS Fund Management (6,32%) et BlackRock (5,1%).

A la clôture de la Bourse de suisse, le cours de l'action SGS lâchait 1,3% à 87,14 francs, alors que le SMI perdait 0,46%. (ag/ats)

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