La CUAE, le syndicat étudiant de l'Université de Genève (Unige), risquait la dissolution en raison de son agenda 2024-2025 controversé. Un ultimatum, assorti d'un délai de dix jours, lui avait été fixé jusqu'au jeudi 26 septembre à minuit. Verdict: la CUAE sauve sa tête, du moins pour l'instant, a appris watson ce vendredi après-midi. Le syndicat étudiant devait s'engager à arrêter la distribution de l'agenda faisant polémique.
Le service de presse de l'Unige communique la décision prise par le rectorat à ce sujet:
Que doit-on comprendre par «mise en conformité pérenne de l’agenda 2024-2025»? Cela n'est pas très clair. En effet, comment rendre conforme à une charte d'éthique et de déontologie quelque chose qui existe déjà, qui plus est sous forme imprimée? Selon une source universitaire, cela pourrait consister en l'adjonction de stickers aux pages jugées problématiques, afin d'y apporter des éléments explicatifs et de contexte.
Les deux points contestés, à la fois par la Coordination intercommunautaire contre l'antisémitisme et la diffamation (Cicad) et le rectorat, sont le slogan «Free Palestine from the river to the sea» (Palestine libre de la rivière à la mer) et le rappel d'une prise d'otages en 1970 par le Front populaire de libération de la Palestine.
Le rectorat est-il pressé de refermer un contentieux dans un moment de fortes tensions sur la campus, alimentées par la guerre à Gaza et le conflit au Sud-Liban? Cela n'est pas exclu. Qu'en sera-t-il du prochain agenda de la CUAE? Devra-t-il obtenir l'accord du rectorat avant impression? La commission des taxes de l'Unige attribuant les subventions, dont celle de 30 000 francs nécessaire à la réalisation de l'agenda 2024-2025, fera-t-elle, elle aussi, l'objet d'un plus grand contrôle? Le principe même d'une telle subvention pour cet agenda peut-il être remis en cause? Ces questions restent en suspens.
Le service de presse de l'Unige n'était pas en mesure de dire à quel moment la CUAE a cessé de distribuer son agenda.
Selon un observateur qui assistait jeudi 26 septembre à l'assemblée générale de la Coordination étudiante pour la Palestine (CEP), tenue à Uni-Dufour, l'accès à Uni-Mail lui ayant interdit, l'agenda en cause n'a pas été distribué à cette occasion.
Au moment de clore l'assemblée générale à Uni-Dufour, un jeune homme a appelé l'assistance à être attentive à trois dates à venir, dont celle du «7 octobre, début du génocide», à Gaza, comprenait-on. Ce faisant, il passait sous silence les massacres du Hamas perpétrés ce jour-là – nous ignorons si la CEP les a évoqués plus tôt au cours de son assemblé générale.