«Nous regrettons le peu de cas qui a été mis dans l'élucidation des faits. Aucune audition n'a été menée, aucun échange de communication entre les autorités examiné», a déclaré Me Sophie Bobillier. L'avocate, qui défend la partie plaignante au côté de sa consoeur Sofia Vegas, confirmait l'information publiée jeudi par Le Temps: le Ministère public genevois a classé l'enquête pénale ouverte suite au suicide d'un jeune requérant afghan. La famille du défunt a recouru contre cette décision.
«Ce qui est le plus choquant est que l'on se borne à dire qu'il n'y a pas d'infraction pénale, alors que de nombreuses zones d’ombre demeurent», a-t-elle poursuivi.
Au nom de la mère, du frère et de la sœur du disparu, les avocates ont saisi la Chambre pénale de recours. Elles demandent une réelle enquête, soulignant combien «il est dur pour la famille de ne pas avoir de réponse».
Fin novembre 2022, le jeune homme de 19 ans s'était suicidé après s'être vu notifier par les autorités fédérales son renvoi vers la Grèce, pays dans lequel il avait subi des violences qui avaient provoqué un stress post-traumatique. Sa famille avait porté plainte, estimant que les autorités connaissaient sa grande fragilité psychique, ainsi que les attestations médicales faisant état d'un risque élevé de passage à l'acte suicidaire.
Dans le canton de Genève, deux autres jeunes requérants d'asile afghans ont mis fin à leur jour entre 2019 et 2023. «L’objectif du recours est non seulement d’obtenir justice pour ce jeune migrant, mais aussi d’initier des changements concrets afin d’éviter que d’autres jeunes ne subissent le même sort», soulignent les avocates. (ag/ats)