Pour avoir une vue d’ensemble sur l'état actuel de la liste des invités à la Conférence sur la paix en Ukraine, il est préférable de suivre le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur X. Après chaque entretien qu'il a avec un chef d'Etat, il publie un tweet confirmant sa participation.
Jeudi 2 mai, la présidente de la Confédération Viola Amherd a envoyé les invitations. Dès le lundi suivant, Volodymyr Zelensky a annoncé qu'il remerciait le président lituanien Gitanas Nausėda pour avoir confirmé sa participation au sommet. Quelques heures plus tard, il affirmait s'être entretenu avec la première ministre estonienne, Kaja Kallas, qu'il a également remerciée. Toujours selon le président ukrainien, son homologue polonais Andrzej Duda a également donné son accord.
Ce schéma n'est pas surprenant. Les Etats baltes et la Pologne, qui ont souffert pendant un demi-siècle sous le joug de l'Union soviétique, font partie des alliés les plus importants de l'Ukraine. De toute évidence, Zelensky s'est livré lundi à un véritable marathon téléphonique pour récupérer les inscriptions au sommet auprès de ses amis les plus proches.
Zelensky a poursuivi mardi. Le président letton Edgars Rinkevics a confirmé sa participation par téléphone. Le président finlandais Alexander Stubb, le premier ministre belge Alexander De Croo et le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez ont tous l'intention de se rendre en Suisse à la mi-juin.
I had a good call with Spain's Prime Minister @SanchezCastejon, who confirmed his attendance at the inaugural Peace Summit.
— Volodymyr Zelenskyy / Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) May 7, 2024
I am grateful to Prime Minister Sánchez for his active support of the Peace Formula and its promotion among countries in Latin America and Africa.
We… pic.twitter.com/5GEB9TsUPv
Le président ukrainien s'est également entretenu lundi avec le premier ministre canadien Justin Trudeau. Mais il semble que ce dernier n'ait pas encore pris de décision. Ainsi, Zelensky s'est contenté de tweeter à propos d'une participation canadienne: «Nous comptons sur le soutien du Canada».
Un peu plus discrètement, le Département des affaires étrangères (DFAE) du conseiller fédéral Ignazio Cassis confirme également les inscriptions: les tweets des chefs d'Etat sont retweetés via le compte du DFAE.
La participation du chancelier allemand Olaf Scholz n'a pas encore été officiellement confirmée, mais selon des sources fiables, elle est déjà certaine. Le président français Emmanuel Macron devrait également faire le déplacement, de même que la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni. De Bruxelles, on s'attend à ce que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, soit sur place. Ce groupe influent devrait se rendre sur les bords du lac des Quatre-Cantons directement après le sommet du G7 dans le sud de l'Italie.
Le président américain Joe Biden sera également présent en Italie. Sa possible venue en Suisse suscite de plus en plus de rumeurs. La NZZ a rapporté que les chances étaient bonnes. Cependant, cela est contredit par les sources proches de l'ambassade américaine. Des indices vont dans les deux sens: à Washington, il n'y a pas encore eu de préparatifs habituels pour un voyage présidentiel, selon eux.
Pourtant, il est prévu que la terrasse d'observation de l'aéroport de Kloten soit fermée les 15 et 16 juin, les deux jours du sommet, ce qui n'a été fait jusqu'à présent que lors de l'arrivée des présidents américains. Si Biden ne vient pas, le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, pourrait le remplacer.
La première confirmation d'un Etat africain est celle du président du Cap-Vert, Ulisses Correia e Silva, qui a affirmé participer au sommet. Cela revêt une importance plus grande qu'il n'y paraît.
Effectivement, un grand bras de fer est en cours concernant les Etats d'Afrique, d'Amérique du Sud et d'Asie: la Suisse et l'Ukraine s'efforcent de convaincre un maximum de pays de tous les continents de participer au sommet, tandis que le gouvernement russe exerce des pressions pour les en dissuader. Le Kremlin exploite leur dépendance vis-à-vis de l'énergie russe.
L'attitude de la Chine sera décisive. La participation de Pékin est considérée comme un indicateur du succès ou de l'échec de la réunion. Il est peu probable que le président Xi Jinping se rende personnellement au sommet, selon des sources bien informées. Il est plutôt envisagé qu'il soit représenté par le ministre des Affaires étrangères Wang Yi ou un secrétaire d'Etat aux affaires étrangères en Suisse.
Traduit et adapté par Noëline Flippe