Avec un tout dernier concert sur la Scène du lac, celui d'Alanis Morissette, la clôture samedi des deux semaines de festival marque la fin de deux éditions extraordinaires hors du Centre des congrès en rénovation. Directeur de la manifestation, Mathieu Jaton a salué devant la presse ce caractère éphémère qui a contribué à la magie de l'expérience:
Au total, 25 soirées payantes sur 32 ont affiché complet: 12 sur la Scène du lac et 13 au Casino.
Au niveau musical, d'innombrables moments forts ont jalonné la manifestation. Parmi eux, Mathieu Jaton a cité le concert de Neil Young, généreux en morceaux iconiques, et son «gros coup de coeur», Pulp, qui n'était pas venu à Montreux depuis 2001.
A mentionner également Grace Jones qui, à 77 ans, a livré un concert à son image, burlesque et extravagante. Et qui a fini en traversant la foule sur les épaules d'un agent de sécurité.
Cette année, plus encore que la précédente, les artistes ont saisi la magie du décor naturel de la Scène du lac, souvent bien plus spectaculaire que n'importe quel écran. London Grammar et Rüfüs du Sol qui jouaient le même soir ont du coup décidé de s'en passer, a relaté le patron du festival.
La météo a parfois été capricieuse, offrant des moments suspendus, notamment lors du concert de Neil Young. La pluie a également amené une «dramaturgie géniale» lors des soirées Noah Kahan et de Jamie xx, où tout le monde a commencé à danser, a estimé le responsable.
Le responsable a salué également la nouvelle génération d'artistes, «sa bienveillance, ses compétences musicales et scéniques». A l'instar de Raye qui a fait honneur à son rôle de tête d'affiche, offrant «une deuxième claque», après son incroyable concert de l'an dernier.
Venu pour la première fois au festival, Benson Boone a également marqué les esprits. «Très classe», il a dédié une reprise de «17 going under» à Sam Fender, contraint d'annuler son concert ce soir-là pour raison de santé. L'artiste a terminé son concert en plongeant dans le lac, «une image qui a fait en quelques secondes le tour du monde».
Quant à l'offre gratuite, elle proposait 600 représentations réparties sur 13 scènes. Une forte fréquentation a été constatée sur l'ensemble d'entre elles. Grande nouveauté de l'édition, la «Spotlight Stage» qui accueille des artistes émergents, a rencontré un succès immédiat.
Cette scène a également connu des déboires: le 11 juillet, une plaque du plancher a lâché au début d'un concert, sans blesser personne, mais provocant l'annulation de la soirée. Un problème dû à une buse d'arrosage qui a détrempé le sol, mais à ne pas minimiser: les ingénieurs ont tout analysé et recontrôlé avant la réouverture, a souligné Mathieu Jaton.
Selon les estimations, plus de 250 000 personnes ont fréquenté la manifestation. S'il est difficile d'articuler un chiffre plus précis, les données de consommation aux stands de nourriture et de boisson indiquent une moyenne par jour supérieure à l'an dernier. Côté salles également, le taux de remplissage moyen des scènes a progressé pour atteindre le taux «remarquable» de 92%
Tout comme l'an dernier, le budget de 30 millions sera tenu, a assuré Mathieu Jaton, même si financièrement ces deux éditions hors les murs ont provoqué des surcoûts. Les objectifs de chiffre d'affaires en billeterie, merchandising et restauration ont été atteints.
Si cette expérience «ultrapositive» s'achève, la prochaine aura lieu du 3 au 18 juillet dans un Centre de congrès métamorphosé. Les deux salles principales restent inchangées, mais le bâtiment, ses entrées, ses terrasses offriront un nouveau terrain de jeu à réinvestir pour les 60 ans de la manifestation, a promis Mathieu Jaton. (ats)