Suisse
Guerre contre l'Ukraine

UDC: Nils Fiechter parle au «bras armé médiatique de la Russie»

Le chef des Jeunes UDC a parlé au «bras armé médiatique de l'Etat russe»

Le sommet du Bürgenstock a eu lieu en grande pompe ce week-end. Il a rassemblé des dignitaires principalement occidentaux, sans trace de la Russie ou de la Chine. Le coprésident des Jeunes UDC s'en est plaint sur la chaîne pro-russe RT. Et fait réagir en Suisse, jusque dans son propre parti.
17.06.2024, 16:5117.06.2024, 17:24
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Tous les plus grands chefs d'Etats étaient réunis, samedi, au Bürgenstock, dans le canton de Nidwald, pour la Conférence sur la paix en Ukraine. Tous? Non. Un petit groupe d'irréductibles leaders a décidé qu'il ne viendrait pas. Et parmi eux, pas des moindres: Vladimir Poutine, premier concerné dans la guerre, mais aussi la Chine, un des partenaires les plus importants de Moscou. Les autres pays des BRICS comme l'Inde, le Brésil ou l'Afrique du Sud ont fait un discret acte de présence.

Pour Nils Fiechter, coprésident des Jeunes UDC suisses, c'en est trop. Contacté par la chaîne Russia Today (RT), qui diffuse la propagande de Poutine — et bannie de la plupart des pays européens depuis l'invasion russe de l'Ukraine — il ne s'est pas ménagé, quelques heures à peine avant le début du sommet:

«La conférence du Bürgenstock ne va rien amener, il s'agit d'une farce absolue qui met notre pays dans l'embarras»
Nils Fiechter, coprésident des Jeunes UDC
Niels Fiechter a dit à Russia Today (RT) tout le mal qu'il pensait de la conférence du Bürgenstock.
Nils Fiechter a dit à Russia Today (RT) tout le mal qu'il pensait de la conférence du Bürgenstock.dr

L'échange a eu lieu avec un journaliste anglophone, pour la version internationale de la chaîne pro-Poutine. Dans cette interview d'une dizaine de minutes, le jeune politicien dénonce pêle-même l'influence de Kiev auprès de Berne, qui expliquerait l'absence de la Russie, la soumission de la Suisse à l'UE ou encore la volonté de Zelensky de se rendre à Nidwald que pour recevoir des armes, ce qui «transforme cette soi-disant conférence pour la paix en une conférence pour la guerre».

Car oui, pour Nils Fiechter, le Bürgenstock présentait le risque de «se rapprocher d'une guerre mondiale».

«La Suisse laisse l'Ukraine lui dicter qui peut ou ne peut pas être invité à cette conférence»
Nils Fiechter, coprésident des Jeunes UDC

Le jeune politicien ne s'est pas embarrassé de cette présence auprès de Russia Today et a partagé l'échange complet sur ses réseaux sociaux.

«Il fait le jeu de la Russie»

Les réactions n'ont pas tardé. Le président des Jeunes UDC a été critiqué par une partie du personnel politique suisse, à l'image du président du Centre, Gerhard Pfister. Le conseiller national Roger Nordmann, ancien chef de groupe socialiste aux Chambres, estime, quant à lui, qu'il s'agit d'une «vraie honte». Il réitère son soutient à Ignazio Cassis et Viola Amherd dans l'effort de paix fourni.

Contacté, le Vaudois estime que le président des Jeunes UDC a «clairement fait le jeu de la Russie». Le socialiste estime que la conférence a «plutôt été un succès», même s'il se veut lucide sur le fait que la paix n'arrivera pas du jour au lendemain.

«La Suisse fait un immense effort collectif pour tenter de rétablir le droit international, ce n'est pas le moment de cracher dans la soupe»
Roger Nordmann, conseiller national (PS/VD)

Pour le conseiller national, le timing de l'entretien de RT avec Nils Fiechter n'a rien d'anodin, tout comme les incidents au Palais fédéral entre la sécurité du Parlement et les députés UDC Thomas Aeschi (ZG) et Michael Graber (VS), également repris par certains médias russes.

«Poutine a dû beaucoup s'énerver de cette conférence et la Russie et a tenté d'instrumentaliser la voix de Nils Fiechter»
Roger Nordmann, conseiller national (PS/VD)

Pas un «membre banal» de l'UDC

Mais Nils Fiechter est aussi critiqué dans son propre camp. Ruben Ramchurn, le trublion de la politique vaudoise bien connu dans le nord du canton, a réagi sur les réseaux sociaux en se demandant «comment une faute pareille a pu être commise au plus haut niveau de l'UDC», traitant au passage Nils Fiechter d'«idiot utile de la propagande russe».

Contacté, l'Yverdonnois commence par préciser — étant sur la même longueur d'onde que Nils Fiechter sur ce sujet — que le «Bürgenstock n'est pas très très utile comme sommet». Il le surnomme d'ailleurs le «Bürgenflop».

«C'est un peu de la diplomatie des cocktails et des petits fours»
Ruben Ramchurn, membre de l'UDC Vaud

Toutefois, cela ne permet pas de se mettre dans les petits papiers de Poutine, estime-t-il. «Donner la parole à RT, qui est le bras armé médiatique de l'Etat russe, c'est un problème. Il s'agit de l'arme propagandiste d'un pays en guerre.»

«Il ne s'agit pas d'un membre banal de l'UDC suisse, c'est le président de la section Jeunes. Cela me met un peu mal à l'aise»
Ruben Ramchurn, membre de l'UDC Vaud
La présence de Nils Fiechter sur RT est-elle critiquable?

L'UDC vaudois sait qu'en politique, il ne s'agit pas uniquement de ce qu'on dit, mais aussi à qui on parle. «Moi-même on m'a déjà déjà proposé de parler pour RT, mais j'ai décliné», explique-t-il.

«On ne peut pas défendre la neutralité et apparaître sur Russia Today»
Ruben Ramchurn, membre de l'UDC Vaud
L'Ukraine a eu la peau du «char tortue» russe
Video: watson
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