Suisse
Guy Parmelin

Guy Parmelin «glande» parfois, «mais pas devant des séries»

Sur la chaîne La Télé, le conseiller fédéral s’est livré sur ses dimanches, sur Trump et Zelensky ou encore sur l’élection au Conseil fédéral.Vidéo: extern / rest

Guy Parmelin «glande» parfois, «mais pas devant des séries»

Le chef de l’Economie a inauguré une nouvelle émission sur La Télé, dimanche, menée par la journaliste Ariane Dayer. De quoi évoquer les tensions mondiales, l’élection au Conseil fédéral, mais aussi la morning routine de notre paysan UDC. Retour sur cet entretien en quelques punchlines... et en se moquant aussi (un peu) de notre roi de la gaffe verbale.
10.03.2025, 20:4610.03.2025, 20:46
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Il a eu de la peine à prononcer le nom d’Obama et a confondu ceux des deux candidats au poste de Viola Amherd. Rien de bien inédit de la part de notre conseiller fédéral Guy Parmelin, surtout qu’il a su, quelque part, en faire une force très vaudoise avec le temps. Dimanche soir, et durant quarante minutes, le patron de l’Economie a accepté de répondre aux questions d’Ariane Dayer, sur la chaîne La Télé. Un nouveau format qui tente le pari de mêler actualité chaude, revue de presse, micro-trottoir et «jardin intime».

L’émission «Banc Public» sonne aussi le retour de l’ex-patronne du Matin Dimanche et de la rédaction de Tamedia, après une année d’absence. Un long entretien qui se déroule sur un banc (évidemment), dans une ambiance sereine et feutrée, pour «prendre le temps», dans une époque qui fonce à toute vitesse.

Sur le plateau, les questions ne sont ni piégeuses ni musclées. Ce qui n’a pas empêché le conseiller fédéral de revenir sur la relation entre Trump et Zelensky, la diplomatie mondiale, la menace des taxes américaines, la gabegie au Département fédéral de la défense et... des anecdotes sur les vaches et les chiens.

Et c’est l’occasion, pour nous, de vous résumer cette première émission. Avec, parfois, un peu d’humour (involontaire).

Il fait quoi le dimanche, notre chef de l’Economie?

Est-ce que ça lui arrive de «glander le dimanche en pyjama devant des séries»?

«Alors, pas devant des séries. Je vais d’abord me reposer un p’tit peu»

Mais ça bosse quand même le week-end un conseiller fédéral?

«Il me faut, entre le samedi et le dimanche, un jour pour lire et préparer les dossiers de la semaine»

«Mais qu’est-ce qui vous ressource?»

«Lire autre chose que des dossiers»
Vidéo: extern / rest

Pas mal. Autre chose?

«Me forcer à faire une sieste d’une heure, une heure et demie le dimanche après-midi»

Et ça brunche, des fois?

«J’adore aller tous les dimanches matins au tea-room (il dit tirom) à Bursins, avec les amis. Sauf quand je suis en voyage à l’étranger»

L’élection au Conseil fédéral

«Si Markus Ritter est élu, ça fera 4 représentants du monde agricole sur 7 sages, ce n’est pas du tout représentatif de la population, non?»

«En souriant, je pourrais dire que la formation agricole est très performante!»

Mais encore?

«Je connais Markus Ritter, c’est une personnalité, faut être très clair. C’est quelqu’un qui sait où il va, qui peut être très carré»

Et Martin Pfister?

«Je ne peux pas juger Markus Pfister (sic), je l’ai croisé peut-être deux ou trois fois dans les conférences intercantonales»
On comprend Guy Parmelin: c’est pas simple ces candidats qui ont presque le même nom.
Vidéo: extern / rest

Zelensky, Trump et la diplomatie

«La première fois que vous avez vu cette vidéo dans le Bureau ovale, ça vous a choqué, vous avez eu peur?»

«Vous savez, je me suis demandé si le président Zelensky n’avait pas fait une erreur d’être dans le Bureau ovale»

«Il s’est fait piéger?»

«Pas piégé, mais devant les caméras, dans une langue qui, même s’il la pratique très bien, n’est pas la sienne...»

Guy Parmelin est d’ailleurs un expert en langues étrangères;)

En 2018, des inquiétudes quant à son anglais avaient atteint jusqu’au NY Times, qui s’était moqué du nouveau patron de l'Economie, de la Formation et de la Recherche.Vidéo: YouTube/Wiimoteplus

La brutalité, la vulgarité et la grossièreté dans la politique de Trump, «c’est à l’opposé de vos codes, vous qui êtes un Vaudois affable».

«Le climat a changé, particulièrement depuis le Covid. Et l’arrivée des réseaux sociaux»
«Les gens sont décomplexés»
«Il faut s’habituer»
«La politique est dure en général, mais, vous avez raison, il y a certains codes qui ont changé»
«Vous pouvez être très dur sur les dossiers, mais je crois qu’il faut toujours respecter la personne»

C’est mieux, à Berne?

«Parfois, il y a des échanges entre parlementaires qu’on n’aurait pas vu quand j’ai commencé en 2003»

«En 2021, c’était votre heure de gloire, au sommet de Genève, vous étiez entre Biden et Poutine. La diplomatie est-elle en train de mourir?»

«Je ne pense pas»
«Tôt ou tard, on revient à la diplomatie»

Envisageait-il l’agression de l’Ukraine par la Russie, à l’époque?

«Je n’aurais pas pensé, je dois vous le dire très franchement, que quelques mois plus tard, y aurait cette guerre qui se déclenche»
«Maintenant, entre ce qu’on voit publiquement et ce qui se passe dans les couloirs, il y a toujours des contacts, notamment entre services de renseignement»
«Mais on n’est jamais à la merci d’un dérapage»
Voulait-il dire à «l’abri d’un dérapage»?

«La guerre des taxes de Donald Trump»

«Pour quel secteur suisse êtes-vous le plus inquiet?»

«Alors, c’est difficile à dire»
«Nous suivons le dossier de très près»
«Il y a beaucoup d’annonces et certaines annonces ne sont pas suivies d’effets»
«Nous sommes inquiets, parce que c’est une très mauvaise chose pour l’économie mondiale»

Faut-il riposter, même la Suisse qui est «plus polie que les autres»?

«Non, je ne crois pas, nous serions perdants. La Suisse est le 6e investisseur aux Etats-Unis. On crée des jobs à forte valeur ajoutée»
«On peut toujours optimiser des relations, mais toujours dans une perspective gagnant-gagnant. Ou win-win, comme on dit dans le langage»
«Les Etats-Unis sont tournés vers l’Asie du Sud-Est. Depuis le président Obwawa... Abama... ils ont toujours laissé entendre aux Européens, avec plus ou moins de brutalité: débrouillez-vous»
Pauvre Barack
Vidéo: extern / rest

L’armée suisse

Le département de la Défense perd tous ses chefs, c’est inquiétant?

«Naturellement, mais il faut mettre les choses dans leur contexte»
«Y a de très nombreux pays autour de chez nous qui ont une aviation dans un état déplorable»

Et chez nous?

«On peut critiquer le choix de l’avion, mais nous avons signé, nous avons acheté ces avions»
«Nous avons anticipé ceci, quelque part. On a la mémoire un petit peu courte!»
«On n’achète pas un système militaire, comme on achète une voiture»

Pourquoi le département de la Défense ne fait pas envie, en Suisse?

«Moi j’y ai eu beaucoup de plaisir»
«C’est un département qui reprend de l’importance. Quand j’y étais, on devait se battre pour obtenir des moyens»
«Y a pas d’école pour devenir conseiller fédéral»
«A l’exécutif, quand vous êtes dans une crise, que vous êtes dans le focus des médias ou de la population, vous avez des critiques plus dures pour la famille que pour vous»
«Ma maman avait souffert à l’époque, quand j’étais critiqué»

La vie intime

«Vous savez tout faire avec les vaches»

«Oui, oui, alors ça, je m’en rappelle encore»

«Est-ce que ça vous arrive encore de traire?»

«Non, plus depuis 2011»

«Vous ne vous protégez jamais de la caricature que l’on peut faire de vous. Vous aimez bien être sous-estimé»

«Non, mais il y a toujours un jardin secret. J’aime la musique classique, ma femme m’a fait découvrir l’opéra, j’aime bien les bandes dessinées»

«Mais ça ne vous embête pas d’être vu comme un paysan?»

«Non. Les paysans ont les pieds sur terre. Ils ont l’avantage d’être au contact de la dureté des temps»
«Ce n’est pas une période facile, qu’ils vivent»
«Vous avez vu qu’à Pâques, on ne produira pas assez d’œufs en Suisse?»

Guy Parmelin voulait-il être paysan depuis tout petit?

«Non, c’était plutôt mon frère. Moi, je voulais être vétérinaire»

Et la morning routine du conseiller fédéral vaudois?

«Le réveil sonne à 5 heures le matin»
«Il faut avoir une discipline»
«A 6 heures, je suis en général au bureau. A 7h15 nous avons la première séance»

Pour voir l’émission complète, c’est ici!

La nouvelle Jaguar s'est montrée en public
Video: watson
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