Suisse
Histoire

Cette carte révèle d'où viennent les Suisses

An employee pictured at a drawer with certificates of family origin at the residents' registration office in Glattfelden, Switzerland, on January 22, 2015. (KEYSTONE/Christian Beutler)
L'acte d'origine. Normalement, il est conservé au bureau d'état civil de la commune concernée.Image: KEYSTONE

Cette carte révèle d'où vous venez

Savez-vous de quelle commune votre famille était bourgeoise avant 1800? Si votre nom avait déjà son lieu d'origine dans une commune suisse avant 1962, vous pourrez le découvrir dans cet article.
29.07.2024, 05:50
Carlo Natter
Carlo Natter
Jelle Schutter
Jelle Schutter
Reto Fehr
Reto Fehr
Plus de «Suisse»

«Dis-moi ton nom et je te dirai d'où tu viens», cette règle était encore plus vraie autrefois. Mais elle reste en vigueur pour certains.

Qu'en est-il pour vous? Le livre des noms de famille du Dictionnaire historique de la Suisse vous répond. Nous avons compilé ses données et imaginé une carte interactive. Les familles ayant obtenu le droit de cité quelque part en Suisse avant 1962 pourront retrouver leur nom sur la carte.

D'où vient votre nom de famille?

avant 1800

1801 - 1900

1901 - 1962

Nom non trouvé
Commune non trouvée

Pourquoi avoir créé des lieux d'origine?

Commençons par le début: l'évolution du droit de cité est très complexe et permanente, comme le confirme Stephanie Summermatter du Dictionnaire historique de la Suisse: «Pour simplifier, on peut considérer que le droit d'origine ou le droit de cité, et donc aussi les communes bourgeoises, sont nés de la nécessité de définir des droits et des devoirs».

Selon la spécialiste, à partir du 9e siècle, les habitants des cités situées proches des châteaux (bourgs) étaient ce qu'on appelle des bourgeois. Le droit de cité s'en est suivi, d'abord lié à la possession d'un terrain dans la commune bourgeoise, puis à d'autres conditions. Au début des temps modernes, sous l'effet de la croissance démographique, les bourgeois se sont retrouvés de plus en plus isolés, en particulier dans les villes. Ils voulaient néanmoins garantir leurs droits vis-à-vis des nouveaux arrivants en durcissant les conditions. Ces droits concernent par exemple l'utilisation des biens communaux (terrains, forêts, pâturages, eau), le droit à l'assistance au niveau communal ou encore le droit de vote.

Le Dictionnaire historique de la Suisse contient une foule d'informations sur le droit de cité, la sédentarité et l'assistance.

Comment obtenait-on autrefois un lieu d'origine?

Le droit de cité s'obtenait et s'obtient - ou plutôt s'hérite – en principe par filiation paternelle. Les femmes perdaient leur droit de cité natal en se mariant et recevaient celui de leur époux.

«En cas d'union avec un étranger, ces femmes perdaient également la nationalité suisse, car elle est liée au droit de cité (communal). Cela conduisait à des destins difficiles, car en cas d'expulsion de l'époux, l'épouse suisse devait également quitter la Suisse.»
Stephanie Summermatter

Ce n'est qu'à partir de 1952 que les femmes ont pu conserver leur droit de cité après leu mariage. Il leur fallait néanmoins avoir fait une déclaration en ce sens au préalable.

Ce n'est que depuis 1992 que les Suissesses conservent automatiquement leur droit de cité et donc leur lieu d'origine après les noces. Il était par ailleurs possible d'acquérir un droit de cité. Cela était en revanche soumis à de très nombreuses dispositions.

«En principe, l'octroi du droit de bourgeoisie à des personnes venues s'installer dans la région avait aussi pour but de réguler les ressources. Si une ville ou une commune se portait bien, elle n'avait pas réellement besoin d'accueillir des citoyens. Si elle se portait moins bien, les arrivées permettaient d'améliorer la situation.»
Stephanie Summermatter

Il y a ensuite eu des communes qui ont vendu leur droit de cité au début du 20ᵉ siècle, même à des personnes qui n'avaient jamais habité sur le territoire. C'est par exemple le cas de Mellingen, en Argovie. En la cherchant sur la carte, on voit que de très nombreuses familles s'y sont inscrites en 1901 et 1962 - dont beaucoup avec des noms italiens.

Autre sujet passionnant: les naturalisations forcées. «En raison de la loi sur les apatrides de 1850, 30 000 sans-abri ont été naturalisés de force, souvent contre la volonté des communes», raconte l'experte.

(Adaptation française: Valentine Zenker)

Voici à quoi pourrait ressembler la Suisse en 2085
1 / 10
Voici à quoi pourrait ressembler la Suisse en 2085
partager sur Facebookpartager sur X
Ceci pourrait également vous intéresser:
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Un train direct Genève-Londres? Les CFF confirment le projet
La compagnie ferroviaire planche sur une liaison directe entre la Suisse et la capitale britannique. Elle y voit notamment une alternative durable aux voyages en avion.

A l'occasion de leur conférence de presse annuelle à Berne, les CFF ont affirmé ce jeudi qu'ils travaillaient sur la mise en place d'une liaison directe entre la Suisse et Londres. L'entreprise de transports a qualifié ce projet de «techniquement réalisable, mais exigeant».

L’article