Suisse
horlogerie

Rolex dénoncé par Unia pour des «dizaines» de cas de harcèlement

Rolex fait face à de graves accusations

Unia accuse Rolex de n'avoir pas protégé certains de ses employés genevois contre le harcèlement et de "licenciements abusifs".
Le siège de Rolex, à Genève.Keystone
La grande maison horlogère suisse est accusée par le syndicat Unia de ne pas avoir agi face à de nombreux cas de harcèlement au siège mondial de la marque à Genève.
10.06.2024, 18:2910.06.2024, 18:29
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Unia a dénoncé lundi «des dizaines» de cas de harcèlement parmi les employés du siège mondial de Rolex à Genève, dont certains ont conduit à des licenciements. Pour un de ces cas, n'ayant pu trouver de solution avec le grand horloger suisse qui se trouve également dans le viseur de l'inspection du travail genevoise, le syndicat va saisir le Tribunal des prud'hommes.

«Depuis des années, des cas de harcèlements répétés au sein du département du service mondial de Rolex à Genève, sont rapportés au syndicat. Au vu du nombre de ces cas individuels, nous constatons qu'il s'agit d'une situation collective»
Alejo Patiño, secrétaire syndical

Cinquante témoignages

Une cinquantaine de témoignages sont parvenus au syndicat, tandis qu'une dizaine de licenciements et une quinzaine de démissions ont été signalés, mais les cas pourraient être plus nombreux parmi la centaine d'employés du site.

«Nous ne connaissons pas les chiffres exacts puisque seuls nous parviennent les témoignages de ceux qui ont souhaité dénoncer»
Alejo Patiño

Le syndicaliste affirme avoir cherché à trouver des solutions avec Rolex, signataire de la Convention collective de travail (CCT) du secteur de l'horlogerie, mais que le syndicat s'est heurté «à des blocages»:

«Ils ont tout d'abord complètement nié. Dans un deuxième temps, ils ont accepté une enquête interne, puis un audit externe qui n'ont pas permis de mettre en place les mesures demandées par les salariés»

L'inspection du travail demande donc «la mise en place de mesures adaptées aux problématiques identifiées». Ces mesures devaient avoir toutes été mises sur pied d'ici au 30 avril dernier, délai qui a été reporté «d'environ deux mois», fait savoir Unia.

Un responsable «protégé»

Réunis dans les locaux d'Unia, quatre anciens employés de Rolex ont témoigné mardi du harcèlement vécu, des années durant. Un responsable du «Service mondial» est notamment pointé du doigt, qui aurait «été protégé» par la direction alors qu'il faisait régner un climat toxique, propagé par d'autres responsables à sa solde.

«C'était quelqu'un de malsain et de suffisant qui avait établi un véritable système de caste. Il régnait comme un prince après avoir accédé à des fonctions dirigeantes en 2016»
Témoignage d'un ancien employé

Eric, autre employé de longue date, s'est lui vu licencier en janvier par Rolex au motif qu'il «n'était plus utile» à l'entreprise après avoir enduré des années de harcèlements et d'humiliations en tous genres, a-t-il affirmé. Avant son licenciement, il a été victime de deux accidents de la route en sortant du travail, dont un accident grave de vélo après une séance avec la direction générale où il dit avoir été «pris à partie».

«L'entreprise le savait, mais ce responsable était protégé. C'est ça qui est terrible, les gens avaient tous peur de lui»

«Réorganisation complète du service»

Suite à l'intervention de l'OCIRT, ce responsable a été licencié en décembre dernier mais Unia souligne qu'il a fallu que «des dizaines et des dizaines de salariés se retrouvent en arrêt maladie», pour en arriver là.

Contacté par AWP, Rolex a réagi aux accusations d'Unia en expliquant qu'«après avoir fait le constat de dysfonctionnements dans l'un de ses services, le groupe a immédiatement pris les mesures nécessaires afin de mettre un terme à la situation»:

«Les mesures prises ont entraîné des ruptures de contrat à différents niveaux de la hiérarchie y compris les plus élevés. Elles ont abouti à la réorganisation complète du service concerné»
Déclaration d'une porte-parole

«Selon ses règles strictes, Rolex a procédé à des licenciements justifiés et en a informé l'OCIRT», a-t-elle ajouté. La marque précise «collaborer activement à l'heure actuelle avec l'OCIRT sur des démarches de prévention et mettre tout en œuvre pour ne plus avoir à prendre de telles mesures à l'avenir». (jch/ats)

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