Unia a dénoncé lundi «des dizaines» de cas de harcèlement parmi les employés du siège mondial de Rolex à Genève, dont certains ont conduit à des licenciements. Pour un de ces cas, n'ayant pu trouver de solution avec le grand horloger suisse qui se trouve également dans le viseur de l'inspection du travail genevoise, le syndicat va saisir le Tribunal des prud'hommes.
Une cinquantaine de témoignages sont parvenus au syndicat, tandis qu'une dizaine de licenciements et une quinzaine de démissions ont été signalés, mais les cas pourraient être plus nombreux parmi la centaine d'employés du site.
Le syndicaliste affirme avoir cherché à trouver des solutions avec Rolex, signataire de la Convention collective de travail (CCT) du secteur de l'horlogerie, mais que le syndicat s'est heurté «à des blocages»:
L'inspection du travail demande donc «la mise en place de mesures adaptées aux problématiques identifiées». Ces mesures devaient avoir toutes été mises sur pied d'ici au 30 avril dernier, délai qui a été reporté «d'environ deux mois», fait savoir Unia.
Réunis dans les locaux d'Unia, quatre anciens employés de Rolex ont témoigné mardi du harcèlement vécu, des années durant. Un responsable du «Service mondial» est notamment pointé du doigt, qui aurait «été protégé» par la direction alors qu'il faisait régner un climat toxique, propagé par d'autres responsables à sa solde.
Eric, autre employé de longue date, s'est lui vu licencier en janvier par Rolex au motif qu'il «n'était plus utile» à l'entreprise après avoir enduré des années de harcèlements et d'humiliations en tous genres, a-t-il affirmé. Avant son licenciement, il a été victime de deux accidents de la route en sortant du travail, dont un accident grave de vélo après une séance avec la direction générale où il dit avoir été «pris à partie».
Suite à l'intervention de l'OCIRT, ce responsable a été licencié en décembre dernier mais Unia souligne qu'il a fallu que «des dizaines et des dizaines de salariés se retrouvent en arrêt maladie», pour en arriver là.
Contacté par AWP, Rolex a réagi aux accusations d'Unia en expliquant qu'«après avoir fait le constat de dysfonctionnements dans l'un de ses services, le groupe a immédiatement pris les mesures nécessaires afin de mettre un terme à la situation»:
«Selon ses règles strictes, Rolex a procédé à des licenciements justifiés et en a informé l'OCIRT», a-t-elle ajouté. La marque précise «collaborer activement à l'heure actuelle avec l'OCIRT sur des démarches de prévention et mettre tout en œuvre pour ne plus avoir à prendre de telles mesures à l'avenir». (jch/ats)