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Milliardaire, suisse et antifa, il est dans le viseur de Trump

Hansjörg Wyss, originaire de Berne, a reçu en mai 2024 la citoyenneté d'honneur de sa ville natale suisse.
Hansjörg Wyss, originaire de Berne, a reçu en mai 2024 la citoyenneté d'honneur de sa ville natale suisse.Image: Anthony Anex

Milliardaire, suisse et antifa présumé, il est dans le viseur de Trump

Lors d’un événement à la Maison-Blanche, le président des Etats-Unis s’en est pris indirectement au Suisse Hansjörg Wyss. Mais que valent vraiment les accusations contre ce richissime mécène de 90 ans?
14.10.2025, 05:2814.10.2025, 07:30
Renzo Ruf, Washington / ch media

La droite américaine s’est trouvé un nouvel ennemi. Il a 90 ans, vient de Suisse et son nom, difficile à prononcer pour un anglophone, circule désormais dans les cercles trumpistes: Hansjörg Wyss.

L’homme d’affaires et philanthrope originaire de Berne, dont la fortune est estimée à environ 5 milliards de dollars par le magazine Forbes, est accusé d’être l’un des principaux financiers de «l’industrie des protestations» de la gauche radicale américaine. Un réseau qui soutiendrait également des activités illégales.

Il financerait l'«industrie des protestations»

Le nouveau reproche adressé au Suisse de naissance Hansjörg Wyss est formulé ainsi: «Monsieur Hansjörg Wyss of Switzerland» serait l’un des principaux bailleurs de fonds de «l’industrie des protestations» d’extrême gauche aux Etats-Unis, laquelle financerait également des activités illégales.

Cette accusation a été portée mercredi par Seamus Bruner, employé du think tank conservateur Government Accountability Institute.

Cette fois, pour dénoncer les instigateurs d’activités «antiaméricaines», Seamus Bruner n’a pas avancé ces accusations en ligne, comme il le fait d’ordinaire depuis le second mandat du président Donald Trump.

Il se trouvait dans la «State Dining Room» de la Maison-Blanche, à Washington, et s’adressait directement au président, qui avait invité plusieurs militants et journalistes conservateurs pour discuter d’une nouvelle stratégie de lutte contre des groupes de gauche radicale, tels qu’Antifa.

Une ingérence étrangère qui énerve

Selon Seamus Bruner, le ministère de la Justice devrait enquêter sur la manière dont le mécène Hansjörg Wyss détournerait des organisations à but non lucratif, comme le Berger Action Fund ou le Sixteen Thirty Fund, afin de financer des manifestations violentes et illégales contre Donald Trump. Les flux financiers de plusieurs millions de dollars pourraient, selon lui, contrevenir à une loi adoptée dans les années 1950 pour lutter contre le crime organisé.

Le président et sa ministre de la Justice, Pam Bondi, qui entend poursuivre les adversaires politiques du chef de l’Etat, ont écouté avec attention, bien que Seamus Bruner n’ait présenté aucune preuve étayant ses affirmations. Le chercheur n’a pas répondu a nos sollicitations.

Le fait que Seamus Bruner ait également mentionné sa nationalité n’a évidemment rien d’un hasard. Pour le gouvernement Trump, les étrangers qui s’immiscent dans la politique américaine sont une source d’agacement.

Une figure importante qui opère sans green card

Né à Berne, Hansjörg Wyss vit depuis plusieurs décennies dans l’Etat américain du Wyoming. Il ne détiendrait cependant ni la nationalité américaine ni un permis de séjour permanent, soit la fameuse green card, ce qui lui interdirait probablement de financer directement des responsables politiques nationaux.

Malgré ces restrictions, Hansjörg Wyss est parvenu ces dernières années à devenir une «force influente» dans l’Amérique progressiste, écrivait il y a quelque temps le New York Times.

Selon certains, il profiterait d’une faille juridique, et aurait mis sur pied un réseau d’organisations à but non lucratif lui permettant «d’influencer la politique américaine», estime Jason Snead, de l’organisation Honest Elections Project. Hansjörg Wyss violerait ainsi, selon lui, l’esprit de la législation sur le financement des campagnes électorales.

Depuis des années, Hansjörg Wyss refuse de commenter publiquement ces accusations. Une porte-parole de sa fondation, la Wyss Foundation, dont le siège se trouve à Washington, n’a pas répondu a nos multiples sollicitations.

George Soros se défend

Ce silence n’en est que plus frappant. George Soros, l'autre bête noire de la droite américaine, rejette avec constance des accusations similaires. Contrairement à Hansjörg Wyss, George Soros a la nationalité américaine. La fondation du milliardaire progressiste, l’Open Society Foundation, a récemment publié une déclaration affirmant:

«Nos activités sont pacifiques et légales»

Selon elle, lorsque le gouvernement Trump prétend le contraire, il cherche délibérément à restreindre la liberté d’expression et à faire taire les critiques du président.

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source: boston globe / boston globe
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