Selon les sondages Tamedia, 68% de la population serait favorable à la loi Covid. La SSR pronostique, elle, une victoire du oui à 61% ce dimanche 28 novembre. La votation serait donc déjà pliée avant même que vous ne glissiez votre bulletin dans l'urne? Peut-être. Mais les dépouillements passés n'ont pas toujours donné le résultat attendu.
C'est un habitué des surprises électorales. Le 20 février 2016, Donald Trump avait déjà pris tous les observateurs de court en remportant les Primaires de son parti, alors que les sondages le donnaient perdant dans de nombreux Etats. Devenu le candidat officiel des Républicains, l'homme d'affaires est à nouveau à la traîne dans les pronostics face à Hillary Clinton.
Considéré comme prudent, le site FiveThirtyEight.com estime à 71,4% les chances de la Démocrate de s'imposer. Par ailleurs, sur 376 sondages publiés entre mai 2015 et novembre 2016, seuls 30 prédisent une victoire de Donald Trump, selon une analyse du journal Le Monde.
Et pourtant: Le 8 novembre 2016, le Républicain l'emporte avec 304 grands électeurs contre 227 pour son adversaire. A noter toutefois qu'Hillary Clinton a réuni 3 millions de voix de plus que son adversaire sur l'ensemble du pays.
En 2007, plusieurs membres de l'UDC lancent une initiative populaire visant à interdire la construction de minarets en Suisse. Les 100 000 signatures requises réunies, le peuple est invité à s'exprimer à ce sujet en novembre 2009. Les instituts de sondages sont catégoriques: «Les chances de succès de l’initiative anti-minarets semblent restreintes». Les premières estimations de gfs.berne et d'Isopublic donnent, en effet, près de 20 points d'avance au non (53% contre 34%). Une tendance confirmée par toutes les études qui suivent.
Et pourtant: avec 57,5% des suffrages, l'initiative de l'UDC remporte une large victoire. Même Oskar Freysinger, l'un des porteurs du texte, avoue sa «surprise» au lendemain des résultats. Et il n'est pas le seul dans son camp. Certains regrettent presque ce triomphe:
Le 23 juin 2016, le Royaume-Uni vote pour savoir s'il souhaite quitter l'Union européenne. Tout au long de la campagne, le Remain (rester) a été donné gagnant par les sondages, parfois avec près de 15 points d'avance. Même si l'écart au sein des pronostics s'était resserré dans les jours précédant le vote, le résultat semblait joué d'avance.
Et pourtant: à la sortie des urnes, contre toute attente, le Leave (quitter) l'emporte avec 51,9% des voix. Le choc est tel que le Premier ministre britannique, David Cameron, démissionne.
A l'approche de l'élection présidentielle française de 2002, Jean-Marie Le Pen et le Front National semblent en perte de vitesse. Les sondages n'attribuent que 10% des intentions de vote au candidat d'extrême droite. Président sortant, Jacques Chirac caracole en tête, suivi de près par son Premier ministre de l'époque, le socialiste Lionel Jospin.
Et pourtant: le 21 avril 2002, c'est bel et bien Jean-Marie Le Pen qui décroche la deuxième place avec 16,9% des suffrages, devançant Lionel Jospin qui décide de quitter la vie politique. Au second tour, le candidat du Front National sera toutefois balayé par Jacques Chirac (82,2% des voix).
Déposée en 2012, l'initiative anti-immigration de l'UDC n'a jamais eu la faveur des sondages. Avant le scrutin, l'institut gfs.bern la donne perdante avec à peine 37% de oui contre 55% de non. De son côté, Isopublic prédit également une victoire du non avec 53,5% des voix. La cause semble donc entendue pour ce texte qui remettrait en question l'ensemble des accords bilatéraux entre l'Europe et la Suisse.
Et pourtant: le 9 février 2014, le peuple tranche et, d'une courte tête (50,2%), valide l'initiative de l'UDC. Une décision qui fait beaucoup réagir en Europe.