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Plainte contre Saïda Keller-Messahli et le Matin Dimanche

Dans une interview accord
Dans une interview accordée l'an dernier au Matin Dimanche, Saïda Keller-Messahli a accusé l'UVAM et son homologue zurichoise VIOZ d'être «noyautées par les Frères musulmans», mouvement considéré comme terroriste par plusieurs pays.Keystone

Plainte contre Saïda Keller-Messahli et le Matin Dimanche

Une interview accordée par la Saïda Keller-Messahli au journal dominical a a semé la discorde. Elle accusait en avril dernier l'Union vaudoise des associations musulmanes (UVAM) et l'Union des organisations islamiques zurichoises (VIOZ) d'entretenir des relations avec les Frères musulmans.
28.01.2025, 20:0128.01.2025, 20:01

L'Union vaudoise des associations musulmanes maintient sa plainte contre Saïda Keller-Messahli, présidente du Forum pour un islam progressiste. Elle l'accuse de diffamation dans une interview accordée au Matin Dimanche et porte aussi plainte contre le journaliste.

Dans l'interview incriminée, datée d'avril dernier, Saïda Keller-Messahli a reproché à l'Union vaudoise des associations musulmanes (UVAM) et à l'Union des organisations islamiques zurichoises (VIOZ) d'être noyautées par les Frères musulmans, mouvement considéré en partie comme terroriste.

Recevable si déposée aussi contre le média

Les deux organisations ont porté plainte, l'été dernier, contre la principale intéressée. Le Ministère public a inculpé Keller-Messahli de diffamation, mais le Tribunal de district de Zurich a rejeté cette mise en accusation. Selon ce dernier, la plainte n'est recevable que si elle est également déposée contre le journaliste et son employeur, le groupe Tamedia.

Le procès prévu mardi a été renvoyé pour permettre aux parties plaignantes d'ajuster leur plainte. L'UVAM a donc annoncé qu'elle déposait plainte à la fois contre la présidente du Forum pour un islam progressiste et contre le journaliste qui l'a interviewée, de même que son employeur. Elle rejette les reproches formulés par Saïda Keller Messahli.

Atteinte à la réputation

Les propos incriminés «portent atteinte à la réputation des membres de l'UVAM», «mettent en cause l'association» et «sèment le doute sur la capacité de son comité et de sa direction à remplir les conditions d'une reconnaissance (étatique) en tant que communauté religieuse», écrit l'organisation vaudoise dans un communiqué. Et d'ajouter que les contrevérités et la désinformation nuisent à la société.

De son côté, l'association zurichoise VIOZ renonce à élargir sa plainte au média qui a interrogé Keller-Messahli et publié l'interview, a-t-elle annoncé.

Muris Begovic, directeur de la VIOZ, a déclaré lors d'une conférence de presse en ligne:

«Nous sommes parvenus à la conclusion qu'il était problématique de rendre le journaliste concerné co-responsable»

Communauté musulmane à reconnaître

Président de la Société pour les minorités en Suisse (GMS), Christoph Sigrist a salué «l'engagement de la VIOZ contre la radicalisation religieuse et politique». Il a critiqué le fait qu'on s'en prenne à des minorités pour favoriser ses propres objectifs.

Egalement présente face aux médias, la vice-présidente de l'UVAM, Merve Gün-Demirkan a souligné la volonté de son organisation d'empêcher le classement de l'affaire. «Nous ne sommes pas prêts à accepter de tels propos», a-t-elle invoqué. L'UVAM se trouve, depuis cinq ans, en cours de procédure visant à faire reconnaître par le canton les musulmans comme communauté religieuse. (svp/ats)

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