Deux survivants du massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre en Israël ont raconté ce qu'ils ont vécu lundi à Zurich. Une femme qui a survécu à l'attaque d'un festival de musique et un survivant d'un kibboutz ont pris la parole lors d'une manifestation.
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Dans les locaux de la Communauté cultuelle israélite (ICZ) puis lors d'un rassemblement en début de soirée à Zurich, les deux survivants ont pris la parole devant plusieurs centaines de personnes. Sur le pont de l'hôtel de ville, plusieurs politiciens, dont la maire Corine Mauch (PS), des représentants de diverses religions et l'ambassadrice d'Israël se sont également adressés à la population. Ils ont mis en garde contre une relativisation des événements du 7 octobre.
L'habitant du kibboutz a d'abord raconté comment lui et sa famille ont été attaqués tôt le matin. Face à un terroriste, il a dû se battre pendant plusieurs minutes pour tenir la poignée de la porte et empêcher l'agresseur d'entrer. Armé seulement d'un couteau et en sous-vêtements, il s'était retranché avec sa famille dans la maison.
Plus tard, il a entendu l'assaillant parler à un deuxième terroriste. Il a paniqué à l'idée que les deux hommes tentent à deux d'ouvrir la porte. Ce n'est que lorsqu'il a ouvert simultanément tous les stores de la maison au moyen d'une application que les hommes du Hamas sont partis:
Lui et sa famille n'ont été libérés qu'après onze bonnes heures.
Un représentant de la communauté cultuelle israélite a déclaré que l'on se voit contraint de montrer pourquoi Israël mène une guerre défensive. Les médias doivent montrer à quel point l'attaque était grave, a déclaré un autre participant.
Il était initialement prévu qu'un otage du Hamas libéré participe également à l'événement à Zurich. Cette apparition a toutefois été annulée à la dernière minute. Les rapports que nous livrons doivent choquer, a déclaré lundi la deuxième survivante.
La jeune femme se trouvait avec quatre amies au festival de musique dans le sud d'Israël, où le Hamas a tué plus de 350 personnes et pris 40 otages. La survivante a raconté sa fuite chaotique. Elle s'est cachée avec ses amies dans un petit bunker au bord de la route.
Des terroristes sont régulièrement entrés dans le bunker et ont tiré sur les gens, «on ne voyait plus le sol, il y avait des morts partout», a-t-elle raconté. Elle y a passé huit heures.
Coincée entre les morts et les blessés, elle a finalement réussi à joindre son père par téléphone:
Ses amies et elle s'en sont tirées avec des blessures, «seules 11 des 45 personnes présentes dans le bunker ont survécu».
Des vidéos du 7 octobre diffusées lors de la manifestation devaient souligner la dramaturgie des événements. La conversation téléphonique désespérée de la jeune femme avec son père a également été entendue lors de la manifestation à Zurich.
Les deux survivants israéliens sont venus à Zurich à l'invitation de quatre personnes privées. Ces dernières avaient déjà organisé en octobre une manifestation réunissant environ 1500 participants sous le slogan «neveragainisnow» (plus jamais c'est maintenant). Ils souhaitaient également attirer l'attention sur l'antisémitisme dont ils ont été victimes en Suisse après le 7 octobre. (ats/jch)