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Justice

Réactions à la condamnation de Tariq Ramadan pour viol

Condamnation de Tariq Ramadan pour viol: un soulagement pour «Brigitte»

epa11377974 Swiss leading Islamic scholar Tariq Ramadan leaves the Geneva courthouse during his appeal trial for rape and sexual coercion, in Geneva, Switzerland, 29 May 2024. The court had aquitted T ...
Tariq Ramadan.Keystone
La condamnation de Tariq Ramadan pour viol a suscité un sentiment de soulagement de la plaignante surnommée «Brigitte» dans les médias.
10.09.2024, 22:41
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Tariq Ramadan a été reconnu coupable de viol et de contrainte sexuelle par la Chambre pénale d'appel et de révision. L'islamologue a été condamné à 3 ans de prison, dont un an ferme, annonce mardi la justice genevoise. Tariq Ramadan va recourir au Tribunal fédéral.

Les juges genevois ont estimé qu'il avait bel et bien abusé sexuellement d'une femme, une nuit d'octobre 2008, dans la chambre d'un hôtel genevois. L'islamologue genevois, âgé aujourd'hui de 62 ans, a toujours réfuté ces accusations. En mai 2023, le Tribunal correctionnel de Genève l'avait acquitté pour ces faits.

«Un sentiment de honte»

Sur les ondes de la RTS, Yaël Hayat, qui défend Tariq Ramadan avec son confrère Guerric Canonica, a déclaré que la défense allait désormais attendre «que le Tribunal fédéral »soit l'arbitre« dans ce dossier et qu'il »restitue les principes de présomption d'innocence, y compris pour Tariq Ramadan".

En première instance, la victime, surnommée Brigitte par les médias, avait raconté avoir eu peur de mourir sous les coups de l'accusé, lors de cette nuit passée à l'hôtel en sa compagnie. Elle avait expliqué que l'islamologue l'avait jetée sur le lit et s'était mis à califourchon sur elle, la frappant au visage.

En appel, la quinquagénaire avait indiqué que ces violences qu'elle avait subies avaient bouleversé son rapport avec les autres. «J'ai un sentiment de honte, une perte de confiance en moi et je fais des cauchemars», avait-elle déclaré. La victime avait aussi concédé avoir eu de l'admiration pour l'islamologue et lui avoir écrit «compulsivement» pendant une période.

La plaignante soulagée

«Brigitte» a fait part de son «énorme soulagement» au micro de la RTS. «J'avais commencé à perdre confiance en moi, en la justice (...). Il me faudra du temps pour recommencer à vivre», a-t-elle déclaré.

Pour ses avocats Robert Assaël et Véronique Fontana, «la vérité a enfin triomphé»:

«L'arrêt de la Chambre pénale d'appel et de révision balaie tous les arguments fantaisistes du prévenu, qui n'a eu de cesse de salir la victime et de la discréditer, pour préserver son image déjà bien écornée»

En France, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris avait décidé, au début de l'été, de renvoyer Tariq Ramadan devant la cour criminelle de Paris pour des viols sur trois femmes, commis entre 2009 et 2016. (jch/ats)

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