L'affaire du Joker prend une tournure amère pour certains buralistes romands. Selon nos confrères de la Tribune de Genève, plusieurs kiosquiers ont reçu un courrier au ton plutôt sec de la part de la Loterie Romande.
En cause: leur rôle dans l'enregistrement des mises massives, et très organisées, de ces joueurs en série qui, selon les informations du média genevois, auraient joué près de 80% des combinaisons possibles pour s’assurer la victoire.
La LoRo leur reproche d’avoir accepté des liasses de billets en cash (jusqu’à 4000 francs par enveloppe) et d’avoir scanné des centaines de codes QR contenant des combinaisons de Joker, tout cela sans que les joueurs ne soient physiquement présents durant le processus. Au total, certains buralistes auraient validé plus de 50 000 francs de mises.
Problème: face à cette manière de jouer, plusieurs de ces kiosquiers assurent avoir prévenu la LoRo en amont. «On nous a dit que si c’étaient des adultes, il n’y avait pas de raison de refuser», déplore l’un des concernés. Un autre va plus loin: «A aucun moment on ne m'a dit qu'il fallait refuser ces mises.»
Pour la LoRo, ces avertissements sont une façon de recadrer ses partenaires et de rappeler les règles de diligence et de loyauté. Mais sur le terrain, la pilule passe mal. D’autant que les parieurs avaient déjà tout calculé: le Joker est un jeu peu pratiqué, avec un ratio très avantageux entre jackpot et investissement nécessaire pour le décrocher.
Face à l’opération, le jeu avait été brièvement suspendu en Suisse romande, obligeant les joueurs à se tourner vers Zurich. Alors, la LoRo, mauvaise perdante? En tout cas, certains buralistes romands n’hésitent pas à le dire. (max)