Suisse
Masque

Des anti-masques se postent devant la maison d'un conseiller d'Etat

Des opposants au masque poursuivent des politiciens jusque chez eux

Une vingtaine de personnes ont protesté devant le domicile privé du conseiller d'Etat schwyzois Michael Stähli contre le port du masque à l'école. Un procédé «inédit», «inquiétant» et «clairement condamnable».
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02.02.2022, 20:2803.02.2022, 07:42
Jürg Auf der Maur et Kari Kälin / ch media
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En Allemagne, les opposants aux restrictions organisent, depuis quelques semaines, des «promenades Corona», qui ont déjà conduit au domicile de politiciens. Ce type de protestation s'étend désormais à la Suisse, autrefois si fière du fait que même les conseillers fédéraux se rendaient au bureau avec les transports publics.

Lundi soir, dans le canton de Schwyz, une vingtaine de parents préoccupés se sont rassemblés devant le domicile privé du conseiller d'Etat en charge de l'éducation Michael Stähli (Centre) à Lachen.

Michael Stähli
Michael Stähli.Bild: Kt. SZ

Ils protestaient contre le port obligatoire du masque à l'école. Selon nos informations, il s'agit d'une manifestation inédite en son genre, bien qu'elle se soit déroulée dans le calme.

Réactions et émotions

Vendredi dernier, le conseiller national UDC schwyzois Marcel Dettling est encore intervenu personnellement auprès de Stähli pour l'inciter à supprimer immédiatement l'obligation du port du masque à l'école dans le canton.

Pourtant, il n'approuve pas que des manifestants se soient postés devant la propriété du conseiller d'Etat:

«Cela ne correspond pas à la Suisse. Les ministres aussi ont droit à leur sphère privée»
Marcel Dettling (UDC/SZ)

Une manifestation directement devant la porte d'un ministre? Il s'agit d'un «développement inédit en Suisse» selon Dirk Baier, directeur de l'Institut pour la délinquance et la prévention de la criminalité à la Haute école des sciences appliquées de Zurich. Le spécialiste qualifie l'incident de «préoccupant» malgré son déroulement pacifique.

Les manifestants ne l'ont peut-être pas fait de manière intentionnelle, explique Baier. Il n'empêche qu'une menace a bel et bien été proférée, bien qu'indirectement: «Nous savons où tu habites, tu ne peux pas te sentir en sécurité». De son point de vue, ce comportement est clairement condamnable:

«Les anti-mesures doivent s'en tenir aux moyens prévus dans une démocratie et ne doivent pas s'immiscer dans la sphère privée.»
Dirk Baier

Davantage de menaces contre les politiques

De nombreuses personnes ont les nerfs à vif en raison de la pandémie. Ils ne se comportent pas toujours de façon pacifique comme à Schwyz. En effet, en août, alors que la directrice de la santé zurichoise Natalie Rickli inaugurait un bus de vaccination à Gossau, elle a été agressée par un homme qui lui a renversé du jus de pomme dessus.

Alain Berset est particulièrement visé par la haine. Un débat avec le ministre de la Santé a été placé sous protection policière fin août.

Les membres du Conseil fédéral, du Parlement, de l'administration publique et des gouvernements cantonaux sont de plus en plus exposés à des menaces, comme le montrent les chiffres de l'Office fédéral de la police:

  • L'année dernière, Fedpol a recensé 1215 menaces, contre 885 en 2020.
  • Dans 120 cas, le potentiel d'escalade s'est avéré si important que les forces de l'ordre ont dû réagir.
  • Selon le niveau de menace, les politiciens exposés bénéficient d'une protection personnelle.

Ce climat rude inquiète le gouvernement. «Vous avez probablement remarqué ce que cela signifie en termes de menaces et de restrictions pour ma vie privée, pour ma vie de famille, en termes de pression et de fatigue. J'aurais aimé m'épargner cela», a déclaré Alain Berset dans une interview accordée à CH Media. La ministre de la Justice Karin Keller-Sutter a déclaré:

«Il faut apprendre à gérer le fait que les conseillères et conseillers fédéraux ne peuvent plus se déplacer aussi librement aujourd'hui qu'avant.»
Manifestation à Lausanne contre le Certificat Covid
Video: watson
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