Le personnel de Micarna à Ecublens (VD) a observé, mardi, un 5e jour de grève. Comme aucun signal d'apaisement n'est en vue, le Conseil d'Etat vaudois a décidé de saisir l'organe cantonal de conciliation. Migros demande aux travailleurs de reprendre le travail.
Le conflit social a rebondi devant le Grand Conseil, où les députés ont voté une résolution par 70 voix contre 41 et 28 abstentions. Le texte demande que le Conseil d'Etat prenne toutes les dispositions nécessaires au maintien des places de travail.
La conseillère d'Etat Isabelle Moret a répondu que ses services étaient depuis plusieurs jours en discussions avec les acteurs de ce dossier:
Migros a confirmé la saisie de l'Office de conciliation et d'arbitrage en cas de conflits collectifs du travail, sa proposition de médiateur ayant été refusée par les collaborateurs de Micarna. Le grand distributeur appelle à la reprise du travail:
Mardi matin, avant cette annonce, une trentaine de grévistes avaient quitté le site d'Ecublens pour venir manifester devant Migros Métropole, au centre de Lausanne, soutenus par le syndicat Unia. «Stop au Micarnage» et «Solidarité avec les grévistes de Micarna» ont bruyamment martelé les participants devant le magasin, avant de faire une brève incursion dans les couloirs du centre commercial.
Le même jour, Unia a organisé des distributions de tracts solidaires dans plusieurs villes de Suisse romande, notamment Yverdon, Renens, Vevey, Genève et Neuchâtel. Un piquet de grève restait présent sur place, à Ecublens, où 84 emplois sont menacés.
Depuis plusieurs jours, Unia exige d'être associé à la table des négociations et rappelle qu'il a été mandaté «par la quasi-totalité» du personnel concerné. A ses yeux, «les prestations prévues pour accompagner les salariés sont largement insuffisantes», a répété Arnaud Bouverat, secrétaire syndical.
Un avis que ne partagent pas les partenaires sociaux officiels de Migros: la Société suisse des employés de commerce et l'Association suisse du personnel de la boucherie (ASPB) se sont rendues sur place mardi pour évaluer la situation:
Les deux organisations reprochent au syndicat de tenter de «tirer un profit politique» sur le dos des employés et de «soutenir activement, en dépit du bon sens, des mesures de lutte». Une telle «escalade» n'est pas propice à la recherche de solutions, ce que condamnent «fermement» les deux partenaires.
Selon le géant orange, les revendications des collaborateurs «peuvent être satisfaites dans le cadre du plan social mis en place». Des solutions individuelles sont prévues pour les cas particuliers et de rigueur:
Le groupe prévoit de fermer le site en avril 2025. Vu la baisse générale de la consommation de produits carnés, l'objectif est de regrouper la production de viande fraîche sur un nombre plus restreint de sites, dont celui de Courtepin (FR). (ats/jch)