Le Ministère public fribourgeois classe une deuxième plainte de Migros Neuchâtel-Fribourg (MNF) contre Damien Piller, celui-ci n'ayant commis aucune infraction pénale. Le prévenu est indemnisé à hauteur de 48 130 francs, frais et indemnité étant à charge du géant orange.
Migros reprochait à l'homme d'affaires de lui avoir fait perdre près de 10 millions dans une transaction immobilière à Granges-Paccot en 2016, et d’avoir tenté, en décembre 2018, d’acheter au grand distributeur un terrain à Romont pour une valeur de 2 millions inférieure à sa valeur réelle, a indiqué jeudi le Ministère public (MP).
Le gérant orange accusait encore Damien Piller, président de MNF jusqu'en 2020, de l’avoir incité à investir dans l’implantation d’une succursale déficitaire à Neyruz, afin de favoriser l’un de ses propres projets immobiliers et, enfin, d’avoir obtenu un montant de 300'000 francs en marge d’une construction à Domdidier en mai 2017.
Sont aussi rappelées les fuites organisées par la partie plaignante dans la presse, notamment à la veille des premières auditions par le MP. C'est pourquoi celui-ci a décidé de mettre les frais de justice et l’indemnité accordée à l'homme d'affaires fribourgeois à la charge de MNF, selon le communiqué.
Au-delà, ces derniers déplorent l’acharnement dont leur client a été l’objet. Ils saluent également la clarté de l’ordonnance de classement quant aux intentions réelles de Migros. «Plus aucune instruction pénale n’oppose Migros à Damien Piller devant le Ministère public», ont-ils rappelé.
La procédure a permis encore de démontrer que Damien Piller n’était pas allé au-delà d’une main tendue et n’avait exercé aucune pression pour acquérir un terrain, dont il souhaitait depuis le début qu’il fût vendu à une société sans aucun lien avec lui-même.
Le dossier ne contient aucun élément permettant de reprocher à Damien Piller d’avoir «astucieusement» amené Migros à ouvrir une succursale déficitaire, conclut le MP. Enfin, le cas de Domdidier est presque identique à celui des Migros de Belfaux et La Roche, dans lequel la première ordonnance de classement avait été rendue.
Le procureur général Fabien Gasser avait classé en janvier 2023 la première plainte de Migros de juillet 2019, notamment pour escroquerie et gestion déloyale, classement confirmé par le Tribunal cantonal en janvier 2024, puis par le Tribunal fédéral le 26 mars dernier. La seconde plainte datait pour sa part du 20 novembre 2020. (jch/ats)