Le tribunal a jugé que l'homme, aujourd'hui âgé de 30 ans, est coupable de violation du domaine secret ou du domaine privé au moyen d'un appareil de prise de vues.
Il a retenu qu'il a agi de façon répétitive et systématique entre 2019 et le 31 mai 2021 en entrant plus de 800 fois dans les vestiaires féminins sous divers prétextes pour obtenir un très grand volume de données relevant de l'intimité de ses collègues, même si celles-ci n'étaient pas nues.
L'homme a ensuite trié les images, sélectionné certaines d'entre elles pour les ranger dans des dossiers dans le but de satisfaire ses pulsions sexuelles - un mobile égoïste, a relevé le tribunal. Comme l'a admis le trentenaire, qui a ensuite très bien collaboré à l'enquête, seule la découverte fortuite de la caméra par une collègue a mis fin à ses agissements.
Au total, 37 jeunes femmes, qui travaillaient toutes dans le magasin pour financer leurs études, ont porté plainte. Pour le tribunal, les récits des troubles qu'elles ont développés à la suite de cette découverte sont crédibles. Il a donc attribué une indemnité de 1000 francs à 19 d'entre elles et de 2000 francs aux trois plaignantes les plus affectées, comme le demandait leur avocat.
«Ces montants sont raisonnables, sinon symboliques», a déclaré le président du tribunal, qui estime que le prévenu «a fait preuve d'une résignation incompréhensible» mardi lors du procès en excluant la possibilité de faire acte de réparation. D'ailleurs, «son empathie apparaît comme faible», selon les juges, compte tenu du fait «qu'il considère avoir déjà payé son dû» lors des quatre années de procédure.
Le Tribunal de police a encore retenu une «bonne» prise de conscience, mais «essentiellement théorique», pour ce qui est de la gravité de la transgression. Selon lui, l'homme, qui minimise les souffrances des plaignantes, n'a pas véritablement intégré les conséquences de ses actes. Au vu du risque élevé de récidive, la peine n'est pas assortie du sursis.
Le trentenaire est aussi jugé coupable d'avoir détenu trois vidéos à caractère pédopornographique. Pour les juges, il a accepté ce risque en téléchargeant des lots de fichiers de pornographie légale, même s'il n'a pas fait de recherches spécifiques pour obtenir des images illégales. Requise par le Ministère public, l'interdiction de travailler auprès d'enfants ou de personnes vulnérables n'a pas été prononcée. (ats)