Privés d'alcool en camp de ski, des profs neuchâtelois se rebellent
L'Ecole obligatoire de la région de Neuchâtel (éoren) a introduit en début d'année une directive pour interdire de boire de l'alcool en journée lors de camps de ski et de sorties scolaires. Cette règle a fait réagir des enseignants qui ont écrit au comité scolaire.
Etienne Bourqui, secrétaire général de l'éoren, revenant sur une information d'Arcinfo a commenté:
«Les enseignants ont un devoir d'exemplarité et doivent être en possession de leurs moyens pour skier et surveiller des élèves en même temps. Ils ont des responsabilités. Nous les rendons attentifs qu'en cas de problèmes, s'ils présentent un certain taux d'alcool, ils risquent des poursuites sur le plan civil, pénal et administratif», a ajouté Etienne Bourqui.
«Une carrière d'enseignant pourrait s'arrêter brutalement s'il y avait un accident dû à une erreur de jugement parce qu'il était alcoolisé», a ajouté le secrétaire général:
«Notre école veut aussi mettre des garde-fous, car en 2023, lors d'une soirée fortement alcoolisée d'un camp de ski d'une école du canton de Neuchâtel, une affaire d'abus sexuels d'un moniteur sur une monitrice avait été dévoilée» par la presse, a précisé Etienne Bourqui.
Pas de chien lors de sorties scolaires
La directive demande également aux enseignants de ne plus emmener un animal domestique lors de sorties scolaires, sauf accord de la direction dans le cadre d'un projet particulier. «Aucun accident n'est intervenu, mais on ne peut pas garantir que la présence d'un chien ne soit pas une entrave à la surveillance des élèves», a expliqué le secrétaire général:
Lors d'une course d'école, la vigilance de l'enseignant est engagée. «La société s'est juridicisée. Pour l'instant, on a enregistré aucune plainte pénale de parents lors de camps de ski ou de sortie scolaire. Actuellement, nous recevons plutôt des recours à propos de mesures disciplinaires ou de notes», a ajouté le secrétaire général.
Sur un total de 1010 enseignants de l'éoren, 21 ont écrit une lettre au comité scolaire demandant que cette directive soit reconsidérée. Selon Arcinfo, les signataires du document estiment que cette décision est «disproportionnée et infantilisante» et que les enseignants se donnent sans compter lors d'activités hors cadre. (jah/ats)