L'année passée, les Suisses ont acheté 424,9 millions de kilos de fruits et une quantité légèrement supérieure de légumes (439,5 millions de kilos): plus de 860 millions de kilos en tout, soit 85 plus que le poids de la Tour Eiffel (ou huit fois plus que tous les obus que les Etats-Unis ont envoyés en Ukraine depuis le début de l'invasion).
Il s'agit de chiffres en légère baisse par rapport à l'année précédente, mais supérieurs à la période d'avant-Covid. C'est ce qui ressort d'une analyse publiée jeudi par l'Office fédéral de l'agriculture (Ofag). L'étude précise également quelles sont les variétés les plus achetées auprès des détaillants suisses au cours de l'année écoulée. Les voici.
Précision: pour l'Ofag, l'avocat fait partie des fruits, alors que la pomme de terre et les tomates sont considérées comme des légumes. Pour des raisons pratiques, nous reprenons sa classification dans cet article (soyez indulgents 😉).
Côté fruits, la championne des ventes est la banane: pas moins de 71,8 millions de kilos de bananes ont été écoulés en 2022, ce qui correspond à un sixième (16,9%) de toutes les ventes de fruits.
Premier fruit indigène de la liste, la pomme n'arrive «que» deuxième, mais génère le revenu le plus élevé, soit un chiffre d'affaires de quelque 205 millions de francs. Cela s'explique par le fait que son prix moyen est supérieur à celui de la banane.
Autre particularité du classement, la croissance fulgurante de l'avocat, qui dépasse désormais poires et fraises. Le fruit favori des instagrameurs et des véganes a fait son entrée dans le top dix en 2018, relate l'Ofag. La diminution de son prix explique en partie sa percée.
Du côté des légumes, la variété en tête du classement domine encore plus nettement les espèces suivantes: avec 87,3 millions de kilos vendus, la pomme de terre garde une avance incontestable sur ses concurrents.
Le caractère conservable de la pomme de terre, de même que son prix abordable, a probablement fait de ce tubercule une denrée particulièrement demandée pendant le premier confinement, commente l'Ofag. Les ventes se sont rétrécies depuis.
Bien qu'au sommet des ventes, la patate n’occupe que la deuxième position au classement du chiffre d’affaires, étant donné que son prix est inférieur à celui de la plupart des autres légumes.
Les prix, justement. Les différences entre les variétés sont immenses, comme le montre le graphique ci-dessous:
Alors que les pommes de terre traînent en queue du classement, les petits fruits rouges remportent la palme d'espèces les plus chères. A titre d'exemple, le prix moyen des framboises se monte à 17,65 francs le kilo, contre 1,90 pour les patates.
C'est pour cette raison qu'on retrouve les petits fruits rouges parmi les produits générant le plus grand chiffre d'affaires, alors qu'ils comptent relativement peu en volume des ventes. A titre d'exemple, les fraises ont généré un revenu de 124 millions de francs et les myrtilles de 82,3.
Autre surprise de ce classement, la salade mêlée. Produit très demandé, elle se hisse au troisième rang du classement du chiffre d’affaires en raison de son prix par kilogramme «somme toute élevé» par comparaison avec les autres légumes.
Qu'est-ce que cela signifie pour les poches des consommateurs? En moyenne, un ménage de 3-4 personnes consacre un peu plus de 50 francs par mois (51,54) aux fruits et aux légumes, selon les calculs de l'Ofag.
L'Office fédéral a composé un panier type de fruits et légumes, composé de 20 espèces choisies en fonction de leur importance à la consommation en Suisse. Ce panier mensuel est le suivant:
(asi)